La Cité de la Musique de Marseille, structure protéiforme, fait s’embrasser depuis 20 ans le social et la culture, à travers de très solides passerelles entre transmission et diffusion. Portrait.
Dans les années 70, Pierre Barbizet – directeur historique du conservatoire de Marseille – veut en créer des antennes, qui viendraient irriguer l’école principale, dans l’immense ville aux multiples villages. Orientées vers les pratiques amateures, ces antennes prennent petit à petit leur autonomie. Ainsi, la Cité de la Musique dans sa forme actuelle date de 1992, ainsi que la construction de son siège actuel, Porte d’Aix. La Cité de la Musique est un lieu d’enseignement, un avec un ensemble de 2200 élèves à l’année, répartis en 8 antennes – et de diffusion, avec pas moins de 120 concerts à l’année dont 60 scènes ouvertes proposées par les enseignants et les élèves. L’Éducation Artistique et Culturelle n’est pas en reste, avec plusieurs centaines d’enfants et de jeunes touchés. Issus de ZEP et d’écoles, ils ont pour accompagnants des musiciens formés à la transmission par la Cité. Depuis 1992, 10 associations et compagnies sont également hébergées dans les locaux.
Souhaitant représenter toutes les esthétiques musicales, l’établissement confie depuis 2022 sa programmation à Manu Théron, spécialiste des musiques traditionnelles et grand passeur de cultures. Divisés en trois lieux de diffusion – la cave, l’auditorium et Bastide de la Magalone -, les concerts, portés par le Pôle des Musiques du Monde, sont régulièrement le fruit de résidences d’artistes (42, cette année), assurant ainsi le rôle d’outil pédagogique en créant des passerelles entre transmission et diffusion, en partenariat avec de multiples structures et festivals. Ainsi, la culture s’étend sur tout le territoire. Ces activités étant facilitées par les financements, le soutien des collectivités est indispensable, et la structure jouit d’une aide importante de la Ville. Quant à la reprise éventuelle d’un festival – dont rêve la Cité – elle ne serait possible que grâce à une coopération multi-structurelle, à l’image de l’excellent feu Caravansérail.
Lucie Ponthieux Bertram