Indissociables de par leur genèse, le groupe Chinese Man et le label du même nom connaissent depuis leur apparition dans les 2000 un succès solide et une expansion incessante. Retour sur 20 ans d’une figure centrale des musiques indépendantes à Marseille.
Le trio électro-hip hop aux shows monumentaux partage son histoire avec le label indépendant du même nom. Créé sous forme de collectif en 2004, ses fondateurs, Sly, Matteo et High Ku, veulent faire des vinyles avec des sons à jouer en soirée : le projet à 360 veut déjà répondre à tous les besoins de la diffusion. Ce sont les “Groove Session vol 1”, en 2007, qui le font décoller, grâce à des mix très éclectiques, marque de fabrique du groupe. En 2011, son premier album “Rising with the sun” s’accompagne d’un live très travaillé : un véritable tournant pour le groupe, dont la large fanbase ne désenflera plus. C’est dire : Chinese Man fête depuis l’an dernier ses 20 ans avec une tournée de plus de 100 dates avec son troisième album “We’ve been here before” : un très gros spectacle, tant dans la scénographie que la formation artistique, qui s’achèvera sur un Zénith de Paris. Un coffret 4 vinyles sortira également, et 6 jolies dates en format club parachèveront la célébration.
Par essence indépendant, le collectif développe dès 2011 ses activités de label, et signe d’autres artistes comme Taiwan MC ou Deluxe. Le Covid engendre un désir de soutenir des projets aux directions artistiques différentes, et l’équipe lance Dig It !, projet purement digital tourné vers la découverte. C’est le début d’une phase qui ajoute au booking d’artistes proches de Chines Man – Baja Frequencia, Youthstar, ASM…- celui de projets plus “club” avec Applause puis autour du rap et du local avec Under. Toutes les décisions sont prises collectivement, et l’indépendance de Chinese Man est avant tout financière, l’artistique passant ainsi avant la rentabilité financière. La liste des envies de l’équipe est longue, et Chinese Man Records ouvrira très prochainement ses studios d’enregistrement au public… Le label s’associe également cette saison à l’Espace Julien, où il installera résidences, actions culturelles, cartes blanches et soirées concerts. Si la confiance du public perdure, l’indépendance de Chinese Man et son amour de l’éclectisme y sont pour beaucoup. Ses aspirations et valeurs fleurissent et élargissent le projet au fil du temps, dans un milieu aux réalités contrariées.
Lucie Ponthieux Bertram
📸 Chinese Man par Damien Fournier.
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