TOUS SALOPARDS

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Derrière Tous Salopards se cache un groupe de huit rappeurs (Lamanif, Tetris, Poz, Caccio, Assono,Hermano , Yul, Aksang). Chacun apporte sa pierre à l’édifice. On voit cette pluralité dans “Olympe” leur second album, qui nous offre ce puissant mélange de huit flows. C’est cette diversité qui fait leur force et leur originalité. Ils nous transportent dans leur ville natale, Marseille, grâce à leurs accents et à leurs références phocéennes. Plus, qu’un groupe, un mouvement, un état d’esprit. Les Salopards ne cessent de nous surprendre! C’est avec ce dernier album qu’on voit l’étendue de leurs talents d’artiste et surtout une authenticité rare dans le milieu.

Pourquoi « Tous Salopards » ?

Assono : En fait à la base on était douze. Et il y a quatre membres du groupe qui sont parti, on s’est donc retrouvé à huit. Et comme au début on avait commencé à dire aux gens que nous étions les « 12 Salopards ». On a choisi un mot qui se rapprochait, pour faire rimer douze on a choisi « Tous ». Et en fait j’ai eu cette idée de dire TOUS Salopards, pour dire qu’on rassemblait tout le monde. Par forcément que nous, mais tout le monde ! Ce « Tous » ça devient une sorte de mouvement.

Aksang : Plutôt que d’être douze Salopards, on s’est dit qu’on allait créer une communauté.

Poz : On a travaillé pour que Salopard devienne un compliment. Tout le monde a une part de salopard en soi.

D’où vient l’idée de faire un groupe de rap ?

Tetris : A la base on était un collectif. Ça prenait plus des allures de regroupement de temps à autre pour faire du son ou pour faire un projet tous les deux, trois ans. Il n’y avait pas vraiment de timing. Un collectif c’est moins récurrent qu’un groupe qui est censé exister de façon constante. A la base c’était plus un délire collectif. Mais on a tellement pris du plaisir à faire de la musique tous ensemble que c’est devenu un groupe.

Aksang : C’est marrant que tu me dises ça,j’ai un collègue qui m’a posé la même ce matin au travail ! Je lui disais que j’ai sorti un projet, puis chacun a sorti son truc. Mais c’était déjà il y a bien sept ans de ça. Et dès qu’on faisait nos clips, qu’on allait en radio ou juste qu’on se retrouvait en soirée pour rapper, on était toujours tous ensemble. C’est parti de là. Et je me rappelle un soir on était là (en studio), et c’est Tétris qui a commencé à dire « Tous ceux qui sont là on va se réunir et faire un projet ».

De « Bouillabaisse » (premier album) à « Olympe » qu’est ce qui a changé ? Est-ce que vous êtes toujours dans le même état d’esprit ?

Poz : Alors l’état d’esprit ça dépend pour qui, mais dans l’ensemble oui.

Aksang : Vas-y Poz explique, ta personne résume bien ce nouvel état d’esprit !

Poz : C’est vrai, parce que sur « Bouillabaisse » j’étais dix fois moins investi que sur « Olympe » donc l’état d’esprit n’était pas le même. Après le but c’est toujours pareil, faire de la musique et kiffer. Mais ça s’est fait de façon plus sérieuse sur « Olympe ». Par rapport à « Bouillabaisse » on a passé un cap. Que ce soit dans la qualité des sons, les mix, la promo.

 

Comment définiriez-vous votre rap ?

Assono : On a un rap très varié.

Poz : On ne peut pas rentrer dans une case. On peut faire de la trap comme du boom bap, 110 ppm, des sons un peu frais pour l’été ou des sons beaucoup plus sombres. Donc c’est compliqué de répondre à cette question. Surtout quand tu as huit personnalités différentes dans un groupe. A la limite un artiste solo c’est plus facile. Mais là notre univers parcourt toutes les strates du rap, on ne se limite pas à un truc. L’avantage de ça, c’est de pouvoir toucher plus de monde.

Aksang : Oui d’un côté il y a ça, mais aussi on casse les codes établis, on est hors tendance.

« Plus qu’un crew, qu’un collectif, tout un mouvement » Cellule de crise, Yul. Comment ça un mouvement ?

Tétris : Oui c’est un mouvement. Dans le sens où c’est quelque chose qui se définit au quotidien. On peut voir ça avec les gens qui nous approchent. Ils ressentent ça en venant travailler avec nous, ils montent directe dans le wagon. Comme s’ils étaient dans quelque chose qui avance.

Poz : Ils se sentent impliqués, ils n’écoutent pas juste ça comme ça. La démarche c’est limite un mode de vie.

Assono : Faut qu’ils se disent « Je suis Salopards ».

Aksang : Mais en fait le plus représentatif de cet état d’esprit c’est sur scène. C’est là que tout prend son sens. Nous avons vraiment une énergie à part, peu importe les scènes qu’on faisait on sortait du lot réellement. On venait nous dire « Les salops vous êtes chauds sur scène ». Il se passait un truc ! Quand on a vu qu’on faisait sauter des inconnus en leur disant qu’ils étaient des Salopards et qu’on les voyaient super-heureux, c’est là qu’on s’est dit en fait les gens s’associent à ce mouvement.

Vos influences ?

Aksang : Le point commun entre tous c’est vraiment la FF (Fonky Family)

Vous pouvez me parler de la création/écriture à la conception en studio ?

Poz : Ça dépend, des fois c’est très spontané. C’est possible qu’en un soir on plie le son. Mais souvent je ramène une prod ou un de nous, on va tous commencer à s’ambiancer, et on se dit : « ça tue on va faire un son là-dessus ». Puis on trouve le thème, s’il y en a un. Généralement on écrit tous en studio et derrière ça on enregistre. Mais des fois on s’envoie les prods sur WhatsApp et chacun écrit de son côté, ça traine un peu plus.

Aksang : En fait c’est soi l’osmose, soit la guerre ! Mais même quand c’est la guerre ça peut arriver qu’on ait créé nos meilleurs morceaux.

 

Pourquoi ce nom d’album « Olympe » ?

Aksang : Il y a plusieurs raisons. Déjà on voulait faire un truc qui restait marseillais, mais sans le côté traditionnel qu’on retrouvait beaucoup dans « Bouillabaisse », où on s’était donné une étiquette populaire. Et là on est sur quelque chose de plus classe, plus élégant. Ensuite faut savoir que la cité phocéenne est une ville grecque. Puis il a le côté ascension, aller rejoindre les dieux et il y a l’olympique de Marseille bien sûr.

Les prochains projets ? / Prochaines dates ?

Poz : On n’a pas de dates officielles, mais dans tous les cas ça sera après la sortie de l’album (16 mars). Mais lieu secret, tenu jusqu’au soir même, on vous enverra un texto Ahah.

Bon du coup est ce que vous êtes vraiment des Salopards ?

Assono : Oui vraiment.

Tétris : D’ailleurs euh tu comptais rentrer chez toi là ?

Amélia Lefebvre

www.facebook.com/TousSalopards

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