A l’occasion de la sortie le 18 mars du premier album du groupe « Rituals », l’opportunité m’a été donnée de m’entretenir avec un des membres fondateurs du quintet (Nicolas Fromageau, accessoirement ancien M83). Retour sur la création et l’évolution d’un groupe très prometteur et talentueux qui s’est déjà illustré en jouant avec la fine fleure de la scène indépendante (Liars, Health, A Place To Bury Strangers, Crystal Castles).
Comment s’est passé la création du disque et comment le groupe a-t-il évolué depuis les 2 premiers EPs ?
Au départ on fonctionnait en binôme (avec Christophe) puis les autres musiciens se sont greffés, le batteur Félix puis Benoît qui a produit le second maxi et dont le travail nous avait beaucoup plu puis enfin le bassiste Pierre. Pour la composition des morceaux, j’ai élaboré le squelette de la plupart des titres, nous avons ensuite passé beaucoup de temps chez Benoît à développer une structure électronique avant de rejouer par-dessus pour rendre les compos plus rock. Nous avons beaucoup travaillé et nous sommes arrivés à un vrai son de groupe, très homogène.
Et l’enregistrement ?
Nous avions beaucoup répété et du coup l’enregistrement a été très rapide, pas plus de quatre jours. Nous nous sommes rendu à Carpentras au Studio Vega et Pierrick Devin (qui a bossé avec Phoenix, Adam Kesher et Cassius entre autres) s’est chargé de l’enregistrement. En tout nous avons passé huit jours en studio et on n’a pratiquement pas eu à faire de retouches tant le résultat nous satisfaisait.
Le premier clip a fait sensation (« Dead Film Star »), qui en a eu l’idée ?
Un jeune réalisateur américain, Simon Cahn (protégé de Spike Jonze) a amené le concept qui était tellement en adéquation avec nos goûts que nous n’avons eu aucune hésitation. Il avait bien capté nos références et notre univers et ça se sent dans le résultat.
Y a-t-il une scène actuelle dont vous vous sentez proches ?
Je dois dire que nous écoutons pas mal de trucs mais surtout des vieilleries, nous essayons de ne pas se laisser influencer par des sons plus actuels même si pas mal d’albums sortis récemment nous plaisent. Si je devais nous rapprocher d’un autre groupe ce serait sans hésiter Yeti Lane car nous avons cela en commun, chercher à assouvir nos besoins musicaux sans se soucier d’être à la mode, dans ce sens les deux groupes ont une démarche assez similaire.
Si tu devais me donner trois références majeures du groupe (et pas limités au monde de la musique) qui choisirais tu ?
Sans hésiter Sonic Youth, John Carpenter pour son coté génie touche à tout et hors du système et enfin Frank Tovey (Fad Gadget) pour avoir si bien représenté la face noire de Depeche Mode.
Qui est responsable de l’image du groupe (la pochette évoque un croisement entre Kraftwerk et l’univers médiéval) ?
Jean-Philippe Talaga (fondateur de Gooom) est notre directeur artistique, il est en quelque sorte le membre fantôme du groupe, responsable de l’univers visuel. Nous tenions à sortir un bel objet, avec des références modernes mais également plus anciennes et c’est lui qui a eu l’idée de cette pochette.
Après la sortie du disque quels sont les prochaines dates, verra t’on le groupe dans des festivals cet été ?
Nous avons une tournée de prévue, qui démarrera le 28 mars à la Maroquinerie à Paris, puis qui passera par l’Angleterre et l’Allemagne courant avril, nous participerons également à un festival à Strasbourg (Les artefacts). Nous serons également présents au Printemps de Bourges et il y aura sûrement des dates aux États-Unis mais elles ne sont pas encore fixées, ainsi que des festivals cet été.
Allez vous composer pendant la tournée ?
Très certainement, nous avons beaucoup évolué et nous essayons d’encore plus nous ouvrir à toutes sortes d’idées. Tout le monde s’implique et nous fonctionnons plus efficacement.