Superbus est un groupe de rock français formé en 1999 par la chanteuse Jennifer Ayache. Connus pour son énergie débordante et leur style pop-rock accrocheur, Superbus conquiert rapidement le cœur du public avec ses hits tels que “Butterfly” et “Radio Song”. Échanges avec la sublime Jenn, autour du nouveau single “Aseptisé”.
Pourquoi avoir pris autant de temps pour que Superbus revienne musicalement sur le devant de la scène avec de la nouveauté ?
Nous avons entamé une tournée pour nos 20 ans, qui est un peu tombée à l’eau à cause du Covid, même si nous nous sommes rattrapés un petit peu en 2022. A ce moment-là, nous n’avions pas prévu de refaire un album. Nous avons voulu prendre notre temps pour composer, quitte à revenir sur des choses pour finalement les écarter. Nous cherchions le fil conducteur de ce nouvel album pour que ça ait un sens. Le 7ème album est presque terminé et devrait sortir au printemps 2024.
Est-ce que tu as remarqué un renouvellement des générations sur la tournée des 20 ans ?
Complètement ! Les gens qui ont grandi avec Superbus ont maintenant des enfants et viennent nous voir en famille. C’est amusant de voir plusieurs générations, ça va de très jeunes enfants aux seniors.
Tu disais que le Covid vous a stoppé net au niveau de la tournée mais de ce fait, est-ce que cette période de confinement vous a inspiré dans l’écriture ?
Alors pas du tout ! Personnellement, j’étais à l’arrêt complet et c’était assez frustrant. L’après Covid m’a en revanche beaucoup plus inspiré car nous retrouvions une vie normale, avec des retrouvailles, des sorties etc… et là nous avons été plus productif dans la composition. “Aseptisé” est un titre qu’on avait depuis un petit moment, et nous avons eu le temps de remanier le texte. Ce titre peut aussi avoir une connotation liée effectivement au Covid.
Qu’est-ce qui t’a inspiré pour l’écriture du nouvel album à venir ?
C’est beaucoup les relations humaines, des choses qu’on vit tous, l’évolution de la société, c’est assez large en fait. Dans Superbus ce sont souvent les mêmes thèmes qui reviennent !
Dans le clip “Aseptisé”, vous avez utilisé en partie l’intelligence artificielle au niveau de l’esthétique visuelle. Comment vois-tu le futur dans la production musicale et celle du spectacle vivant avec l’aide de l’intelligence artificielle ?
Nous avons en tant qu’auteur-compositeur reçu un questionnaire de la SACEM à ce sujet. On sent qu’on peut être très vite remplacé dans toutes sortes d’arts en général (graphisme, écriture etc…). Si on le voit comme un outil, comme une nouvelle technologie qu’on peut utiliser pour être plus performant, et faire des choses plus poussées, c’est intéressant. Maintenant, si l’IA a vocation à nous remplacer, effectivement ça peut faire peur. Je pense que pour Superbus, nous allons l’utiliser sur scène pour créer des visuels un peu fous, mais, gardons en tête que ce n’est qu’un outil.
Peux-tu nous expliquer l’interprétation de votre dernier single ?
Avec les réseaux sociaux, on voit bien qu’on a deux vies, une virtuelle et une réelle. Et aujourd’hui, nous avons tous une sorte d’avatar sur internet, un personnage, une image qui ne reflète pas ce que nous sommes en tant qu’humain. Voilà ce que voulait mettre en avant “Aseptisé”.
Vous avez partagé la scène avec Indochine sur leur tournée des 40 ans… Comment est-ce arrivé ?
Indochine, pour nous, c’est un modèle, on les suit depuis des années. Avec Nicola, nous avons déjà parlé de faire des duos et d’avoir des idées communes. Pendant le Covid, nous nous étions eu au téléphone avec Nicola, il m’a expliqué son projet de tournée des stades avec cette scène centrale. Ce à quoi je lui ai répondu, que ça serait tellement incroyable, si on partageait une scène avec eux. Un an après, il m’a recontacté et nous l’a proposé.
C’était votre premier stade pour Superbus ?
Devant autant de personnes, nous l’avions déjà fait mais ce n’était pas dans un stade. Après ce qui était fou, c’était cette scène centrale. Le public d’Indochine est super agréable en plus.
Tu écoutes quoi en ce moment comme musique ?
J’écoute beaucoup la musique des autres et il y a tellement de choses qui sortent, et je vais aussi voir des concerts. Récemment je suis allée voir Michel Polnareff, je l’ai trouvé juste incroyable.
Céline Dehédin
Photo : Arnaud Juherian.