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Entre punk contemporain, puisant dans les racines de leurs prédécesseurs, Stone of a bitch est un duo sans concession, dans lequel le féminin/masculin se mélange à la perfection. Sur fond de guitares électriques, appuyé par la technicité des machines de notre époque, le duo est trash, la voix rageuse de sa chanteuse n’y ai pas pour rien ! Rencontre avec Loïc et Chris, qui à eux deux font trembler les murs des salles de concert !
Qui se cache derrière Stone of a Bitch et dans quel contexte remonte sa création ?
Derrière il y a nous Loïc et Chris. Nous nous sommes rencontrés sur le festival « Ti Rock » au Tignet, qui a eu plusieurs éditions, nous faisions partie du comité d’organisation et Christelle était sur scène. La voix de Chris, m’a rappelé pleins d’influences que j’aime, on s’est rencontré en backstage et très rapidement nous avons commencé par des reprises et très vite la compo est arrivée.
Comment tout ça a commencé ?
Chris est tombé dans la composition, il y a quelques années, elle a longtemps joué dans des groupes de reprise, puis notre rencontre a changé la donne. La composition est plus gratifiante que la cover, quand par exemple le public réagit à tes morceaux. Loïc lui est tombé plus jeune dans la musique, quand on lui a offert une guitare dans les années 80 et quelques cours.
Pourquoi avoir choisi un duo plutôt qu’un groupe ?
Nous adorons le challenge technique de jouer de la musique en duo ! Parce qu’il faut réussir à faire autant de bruits que ce que nous faisons sur le disque mais en live et à deux. Cela veut dire qu’il faut être créatif, nous utilisons des samples, des séquenceurs et des boucles sonores. Nous adorons mélanger des sons électro avec quelque chose de plus électrique. Le format duo a aussi un côté très pratique logistiquement parlant. Nous avons au début commencé en acoustique et très rapidement nous avons dû faire preuve d’inventivité, pour coller à nos influences.
Quelles sont vos influences musicales communes ?
Même si nos univers à chacun sont différents, en tant que duo, Chris vient du monde trip hop/ rap, elle a découvert le rock sur le tard. Nous nous influençons mutuellement, et l’autre nous fait découvrir en permanence. Nous nous écoutons mutuellement, nos histoires respectives font que nous avons acquis une solide maturité. Nous sommes aussi très curieux et nous collaborons aussi avec d’autres personnes de manière ponctuelle mais fréquente (chanteur, bassiste etc…), Stone of a bitch est une sorte de laboratoire musical.
Parlez-nous de votre dernière production musicale ?
Notre dernier enregistrement est sorti il y a tout juste un an en octobre 2017 ! Nous l’avons enregistré en home studio, nous avons laissé volontairement certains bruits parasites, pour faire authentique. Car, ce sont les imperfections qui font cette sincérité dans notre musique. Nous avions quand même fais attention à la qualité sonore fournit à l’ingénieur du son pour le mix et la mastering.
Quel regard avez-vous sur l’industrie musicale actuelle ?
Question complexe, d’après nous, elle est en pleine mutation depuis une décennie. C’est à la fois dans le style et l’adaptation au public, que les changements sont les plus profonds notamment par le biais de l’humain, de la technologie, des médias. Les lignes éditoriales de certains grands magazines sont maintenant dirigées par des personnes qui sont au cœur de la finance ! Ces gens-là travaillent avec des influenceurs, qui résonnent en terme d’audience, ce qui du coup change la donne. Car, les codes ne sont plus les mêmes. Les indépendants ont plus de mal à survivre, c’est un constat ! Il y 10/15 ans, tu arrivais à capter ton public beaucoup plus facilement. Aujourd’hui, il y a une espèce de spirale d’envois d’infos de masse et c’est trop !
Pensez-vous que varier les sons électro/ acoustique sont justement l’avenir de la scène ?
Question difficile ! Toute forme de musique à un avenir… Il faut accepter les évolutions technologiques quelle quel soit, les machines ouvrent des portes et apportent une facilité immense dans le fait de concevoir la musique. Parfois ça peut nous arriver de prendre des claques musicales, avec des effets comme le doublage de voix, l’auto tune, tout est une question d’équilibre.
Céline Dehédin