Sidilarsen en 2022 est revenu plus fort que jamais sur les routes de France pour défendre l’album « On va tous crever ». La tournée précédente avait malheureusement été avortée trop vite, pour des raisons de crise sanitaire… nous laissant sur notre faim ! Qu’à cela ne tienne, entretien en toute simplicité avec David, l’un des deux chanteurs.
Vous avez fait un concert à l’Alhambra à Paris, quel souvenir tu en gardes ?
Il y avait un côté super chaleureux et communicatif. L’Alhambra est une salle mythique et assez grande mais ce concert avait une ambiance plutôt intimiste. Le public est de plus en plus impliqué sur les concerts, peut-être est-ce dû à l’effet post-covid. Les concerts sont devenus des moments de vie et de partage plutôt précieux. C’était très vivant, c’est aussi la première date avec notre nouveau batteur, Etienne. Emotionnellement, c’était une date charnière et très particulière.
Je rebondis là-dessus. Comment avez-vous géré le départ de Sam (qui est aussi ton frère David) ?
Le départ de Sam a été quelque chose de puissant au niveau émotionnel. 25 ans de carrière avec Sam dans Sidilarsen et deux années avant ensemble dans d’autres formations, avec Viber aussi, ça marque forcément, pour tourner la page, ça va être long et compliqué… Nous nous y étions préparés car Sam avait émis ce souhait de quitter le groupe, il y a 3 ans, cela devenait compliqué pour lui de continuer à prendre du plaisir sur la route et les concerts. Il avait besoin de se poser, il faut savoir que Sam était dans le groupe depuis ses 14 ans, donc il n’a toujours connu que cette vie-là. Avec Viber, nous avions 19 ans. Aujourd’hui, Sam avait besoin de se recentrer. Nous avons toujours été dans la bienveillance entre nous, donc nous avons accompagné son départ et lui a choisi un moment adéquat également. Etienne se proposait de nous dépanner également, il fait partie des candidats sérieux à reprendre cette fonction de batteur, même si nous nous laissons la possibilité d’auditionner d’autres musiciens. Nous restons fiers de tout le parcours accompli avec Sam, mais nous nous donnons du temps pour trouver la bonne personne.
Suite à ces deux années qui ont impacté le secteur, penses-tu qu’il est temps de repenser le spectacle vivant ?
C’est un secteur qui doit toujours se remettre en question, mais je pense que c’est la société toute entière qui doit se remettre en question, par rapport à cette crise sanitaire ! Elle a pointé du doigt beaucoup de choses dans notre façon de vivre, notamment au niveau écologique, et dans la façon dont le monde occidental est construit. C’est un peu cynique, mais les pays riches ont enfin été fortement impactés par cette pandémie. Au niveau du secteur, il y a eu beaucoup de souplesse au niveau organisationnel, même si les plus petites structures ont trinqué davantage que les grosses. Il y a eu des décisions politiques au niveau accompagnement, mais en même temps on nous obligeait à des devoirs, limite infantilisant, comme si c’était à tout le secteur de trouver des solutions à cette gestion de crise. Le spectacle vivant induit forcément le contact humain, c’est indissociable l’un de l’autre !
Avant cette période compliquée, vous aviez sorti votre album « On a va tous crever », que vous n’avez pas pu défendre pleinement sur scène… Avez-vous travaillé sur d’autres morceaux depuis, et à quel moment pensez-vous retourner en studio ?
Oui forcément, nous avons beaucoup pensé à la suite. Beaucoup de gens nous ont dit que comme nous avions beaucoup de temps pendant les confinements successifs, nous pourrions composer. Mais la composition, ce n’est pas une histoire de temps, c’est une question d’inspiration. Nous ne sommes absolument pas formatés comme des machines. Nous n’étions pas forcément dans cette énergie créatrice, vu que nous étions sortis de studio. Nous étions assez déboussolés, et hors de question d’écrire n’importe quoi, avec Viber ! Nous avions déjà composé des instrumentaux mais nous avons assez peu écrit. Depuis 3, 4 mois, on s’est remis à écrire. Peut-être est-ce lié à la reprise des concerts car nous avons de nouveau pu nous exprimer sur scène. La tournée OVTC, va continuer jusqu’à la fin de l’année et prolonger en 2023. Le retour en studio sera sûrement prévu quelque part en 2023, et le nouvel album sortirait début 2024. En revanche, nous sortirons des titres exclusifs avant le nouvel album.
Question « à la con » de Valérie, penses-tu vraiment qu’on va tous crever ?
Difficile de nous contredire vu qu’on est tous mortels. Le titre de cet album était une façon de souligner une ambiance pré-apocalyptique, que l’on ressentait beaucoup. Malheureusement nous ne nous sommes pas trompés et nous en sommes désolés. C’était aussi une ode au vivant à travers le morceau qui clôture le disque « l’ardeur du vivant ».
Céline Dehédin et Valérie Loy