Groupe hybride mêlant à la fois tango argentin et pop rock débridée, le groupe Plaza Francia arrive désormais sur le devant de la scène. Composé d’Eduardo Makaroff (guitariste du groupe Gotan Project), de Christophe Muller (clavier du même groupe) et de la sulfureuse Catherine Ringer, les trois artistes ne sont désormais plus à présenter de part leurs carrières respectives. Après la sortie de leur premier album « A New Tango Song Book » le 7 avril dernier, il était donc temps de prendre contact avec ce nouveau phénomène musical français.
Comment vous est venue l’idée de former ce groupe entre vous (Eduardo et Christophe) et Catherine Ringer ?
Christophe et moi-même avons travaillé ensemble sur la composition de plusieurs chansons car de nouvelles idées nous venaient. Or dans notre projet, seule une voix féminine pouvait s’accorder avec ce que nous recherchions. Nous avons donc pensé à Catherine et après l’avoir contacté et rencontré, celle-ci a accepté de travailler avec nous.
Pourquoi Catherine Ringer dans ce cas-là ?
À la base Christophe et moi avions fait une sélection de chanteuses qui nous intéressaient pour ce projet d’album. Nous ne cherchions pas une chanteuse de tango mais vraiment une chanteuse proche du rock, de la pop et Catherine nous est donc parue parfaite pour ce rôle. C’est comme si l’on nous demandait pourquoi avoir choisi Lionel Messi pour jouer au foot avec nous (rires). Catherine est une très grande chanteuse rock et son choix était donc presque obligatoire. Mais il nous a fallu beaucoup de courage pour l’appeler (rires).
Que représente le tango pour vous ?
Pour moi, personnellement, le tango représente beaucoup. Je suis né à Buenos Aires en Argentine et là-bas cette musique est vraiment partout. Au début, il n’était qu’une danse mais celui-ci s’est rependu très rapidement et il est désormais un phénomène culturel mondialement connu. Il n’a plus vraiment de frontières. Je suis très imprégné par cette musique, c’est une sorte de passion que j’ai pour elle car je suis né avec et je l’entends depuis toujours.
Vous sentez-vous comme le renouveau du tango dans ce cas ?
Le renouveau, non car ce mot est beaucoup trop fort et prétentieux. Dire de nous-mêmes que nous sommes telle ou telle chose n’est pas vraiment notre rôle. C’est plutôt les critiques que font le public ou les journalistes sur nos travaux qui peuvent nous qualifier. Mais il est vrai que nous avons l’ambition de créer quelque chose. C’est d’ailleurs pour cela que le nom de l’album est « A New Tango Song Book ». Parce qu’il retrace certains standards du tango tout en les adaptant de manières différentes. Nous cherchons à nous exprimer. Nous participons à l’évolution du tango certes, mais de là à dire que nous en sommes le renouveau, c’est peut être beaucoup.
Du coup le groupe Gotan Project est-il mis définitivement de côté avec ce nouveau projet ?
Gotan Project est en sommeil. Le projet Plaza Francia est désormais en plein développement et il va donc falloir s’investir et travailler en conséquence sur ce dernier. Nous sommes des artistes, nous cherchons à créer de nouvelles choses et du coup nous nous sommes autorisés une sorte de pause en ce qui concerne notre groupe à moi et Christophe. Avec Gotan Project, nous avions permis le rapprochement entre tango et musiques électroniques, aujourd’hui avec Plaza Francia notre but est vraiment de lier pop/rock et tango. Mais Gotan n’est absolument pas mort.
Comment est l’accueil du public après la sortie très récente de cet album ?
Nous sommes très contents de l‘accueil que nous fait actuellement le public. Nous avons déjà fait quelques concerts et pour le moment toutes les critiques que nous avons eues sont bonnes. Nous espérons surtout que cela dure et que Plaza Francia continue, mais on ne peut jamais être sûr de ça. Tant que le public suivra il n’y aura pas de souci je pense.
Simon Vannereau
Le 07/05 à l’Opéra Garnier – Monaco (98), le 24/07 à la place du Grand Jardin – Vence (06) et le 05/08 au Théâtre de la Mer – Sète (34)
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