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Passé tout récemment au Nomad Café avec Batlik, Makja est en train de conquérir lentement mais surement un public de plus en plus large. Il faut dire qu’avec un style à la frontière entre slam, rock et chanson, et des textes pour le moins engagés il touche. En attendant la sortie du premier album faisons connaissance avec lui, juste après son premier passage à Marseille.
Tu as joué au Nomad’Café à Marseille le 12 Octobre. C’était une première dans le secteur ?
M : Effectivement, ce sera mon premier concert à Marseille. Depuis petit, j’ai toujours eu un attachement à cette ville. À l’époque déjà, je me souviens que mon père allait sur St Menet pour le travail. Je suis né en bord de Méditerranée, à Grasse exactement. Et comme beaucoup de minots aimant le ballon rond, j’ai fanfaronné balle au pied. J’avais pour exemples les Waddle, Papin ou Mozer. Je dois avouer que durant des années le rap marseillais et le foot ont fait partie de mes essentiels. Alors aujourd’hui venir présenter mes textes sur la scène du Nomad’, ça a une saveur toute particulière. J’en profite aussi pour revoir ma famille qui habite encore sur Marseille ou Aix-en-Provence.
On a pu te classer parmi les slammeurs au début de ce projet, puis dans le rock ou la chanson. Au niveau musical, tu considères appartenir à quelle scène ?
M : Je crois que c’est une question de perception de l’auditeur. Je ne maîtrise pas cette étape, donc libre à chacun de me classer dans la case qu’il voudra. Ce qui est certain c’est que, chantant en français, j’appartiens à la scène des artistes francophones.
On te présente souvent comme un artiste engagé. Qu’est-ce que ça évoque chez toi ?
Je ne peux pas écrire ou chanter, si je ne me sens pas un minimum concerné par ce qui m’entoure. D’ailleurs je préfère utiliser ce terme, “concerné”. Il n’y a rien de pire que l’indifférence. Je conçois l’acte artistique comme quelque chose d’engageant : de la pensée à la voix en passant par le corps.
Quand en pleine période électorale tu sortais “Déchire”, un morceau clairement anti-FN. Tu n’as pas peur que l’on te prenne pour un opportuniste ? Je pense aussi à ce passage télé où tu chantes la chanson face à Nicolas Bay..
Je n’ai pas peur, non. La date de sortie d’une chanson n’est jamais le fruit du hasard. Je trouve qu’il est important de réfléchir au moment et à la façon dont une chanson est livrée. Une fois que ce choix est fait, j’assume. Je suis conscient du pouvoir que peut avoir une œuvre. Alors, je crée, et j’interagis avec le monde au travers de celle-ci. Je ne suis pas coutumier des plateaux télé mais j’ai tout de suite réalisé que c’était une chance à ne pas laisser passer ; je voulais saisir cette occasion de lui livrer cette chanson les yeux dans les yeux. Je crois que c’est un moment fort qui restera. C’est aussi ça la force du spectacle vivant.
Tu sors “Car née de doutes”, le 13 octobre. Le clip a été tourné en Corse. Quel est ton rapport à cette terre ?
C’est la terre d’origine de ma grand-mère maternelle. J’avais l’envie de revenir aux racines. Cette île est sauvage, forte et fragile à la fois. Je crois qu’il n’y aurait pas eu meilleure actrice pour “Car née de doutes”. Alors face à ses paysages, j’ai pris le temps de l’écouter. Du littoral aux montagnes, j’ai reçu la beauté des contrastes.
Après les deux singles que tu viens de sortir, un format plus long se profile-t- il ?
Oui !! Le printemps est propice pour recevoir ce 1er album. Il y a eu un très beau travail d’écriture, d’arrangements de Mikael Bentz, avec une palette allant du symphonique à l’électronique. Et les musiciens instrumentistes qui ont participé aux enregistrements studio ont mis la barre haute. Forcément quand on pose sa voix ensuite, il y a la volonté d’aller plus loin, de se transcender. J’aime cette sensation, et je suis fier de ce que l’on a fait. Il y a un cœur qui bat fort sous chacune des chansons ! Hâte de vous le faire découvrir.
Pirlouiiiit
www.open.spotify.com/artist/7cqZ3Taf6QgrOqQ2yDh461
www.deezer.com/artist/10060420
www.youtube.com/makja_officiel
Crédit Photo 1 : Eric Imbault
