KLUB DES LOOSERS

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Désormais seul aux commandes du Klub des Loosers, Fuzati nous présente son nouvel album « Le chat et autres histoires. Une petite bombe composée de ses punchs line cyniques dont il a le secret. Fuzati est un rappeur à part qui met en avant dans ses chansons son mal-être, mais avec beaucoup d’ironie et d’autodérision.

Pourquoi avoir fait un recueil de nouvelles avec votre dernier album ? Est-ce un besoin de se confier ?

Non, pas du tout. Les deux précédents albums racontaient aussi beaucoup de choses, simplement en tant que Klub des Loosers ces confidences étaient un sujet transversal. Sur cet album j’avais envie de faire quelque chose de plus léger. Il y a des refrains sur chaque morceau. J’avais envie de raconter une petite histoire par titre plutôt que d’être enfermé. C’est comme une scène de court métrage, chaque morceau aide à construire l’histoire.

Pourquoi ce titre d’album : « Le chat et autres histoires » ?

C’est comme les recueils de nouvelles, on prend un titre qui est censé être le plus fort et le plus emblématique pour représenter l’album. Puis c’est un nom que j’aimais bien, je trouvais qu’il sonnait bien. Je l’ai trouvé en 2005, j’ai mis 13 ans à le faire. Ça faisait longtemps que je voulais faire un album avec pleins d’histoires. Puis c’est l’occasion de mettre mon chat en pochette.

En tant qu’artistes témoins du monde dans lequel nous vivons, quelle image avez-vous des jeunes d’aujourd’hui ? On sait que vous avez une vision critique de la société. A votre avis, est-ce de pire en pire ?

Non je pense que chaque génération dit ça. Puis je ne suis pas si vieux, déjà ! C’est une question trop générale pour que je puisse y répondre, difficile d’avoir un point de vue. Je pense que c’est exactement pareil, juste chaque époque change de décor mais ça reste pareil. C’est vraiment un truc de vieux con de dire « Oui avant c’était mieux » Mais c’est pareil ça fume des pet’, baise des meufs ! Tranquille quoi…

Êtes-vous d’accord avec le fait que les médias vous classent dans le rap alternatif. Qu’est-ce qui vous différencie du rap traditionnel ?

Non mais ça c’est une connerie de journaliste ! j’ai toujours détesté ça et je ne me reconnais pas là-dedans. Aujourd’hui c’est beaucoup plus sain il y a pleins de gens qui font différents styles rap. Un mec comme Vald, personne ne va lui dire qu’il fait du rap alternatif alors que je vois pas ce qu’il fait de différent de ce que je faisais il y a longtemps. Quand TTC rappait sur de la musique électronique on disait qu’il était bizarre et que ce n’était pas du rap. Mais quand Vald fait un truc comme ça, les gens sont là : « Ah oui c’est bien ! ». Je pense que je fais partie d’une génération qui a un peu essuyé les plâtres. Moi à l’époque j’essayais pas de faire du rap alternatif, je ne venais pas du ghetto, j’allais pas raconter ça. Je racontais ce que j’étais et je faisais mon truc. Ça me fait chier, aujourd’hui il continue de l’utiliser pour moi alors qu’ils ne l’utilisent pas pour Lomepal ou encore Roméo Elvis. C’est des gens qui m’ont écouté, qui sont dans cette lignée de rap qui sont pas forcément du ghetto. C’est de la musique c’est tout.

C’est la radio des années 80 – 90 qui vous a donné l’envie de faire du rap. Que pensez-vous de cette radio aujourd’hui, peut-elle être aussi une motivation pour les jeunes ?

Non c’est différent, je viens d’une époque où il n’y avait pas internet, il y avait que cinq chaînes de TV. Donc si on voulait chercher un truc qui n’était pas de la culture dominante, c’était la radio. Aujourd’hui l’équivalent de ce que j’écoutais en émission spé c’est Soundcloud, Youtube. C’est ça la différence. Avant si on voulait écouter du rap ça ne passait pas sur les grands médias, c’était compliqué il fallait vraiment fouiller.

Vous avez une réputation de rappeur désabusé, êtes-vous d’accord avec cela ? On sait que certain rappeur se donne une image à travers leurs titres, ce cynisme fait réellement partie de vous ? (Fuzati)

Oui comme je l’ai toujours dit, c’est aussi pour ça que j’ai un masque, c’est un personnage Fuzati. C’est ce que j’explique dans cet album. Mais oui c’est mon fond je suis pas un mec hyper sympa, sociable. Après je n’essaye pas de tomber dans ce personnage et être comme ça tout le temps, c’est juste je vais pas refaire ma nature.

Que pensez-vous des nouveaux rappeurs ? Il y a quand même eu un gros changement par rapport à vos débuts

Je trouve ça bizarre qu’un artiste juge les autres artistes. Puis j’écoute plus du tout de rap. Mais j’ai l’impression que le rap s’est renouvelé et forcement c’est bien que les gens tentent des choses. Pour un mec qui a quinze-seize ans aujourd’hui il a le choix d’écouter beaucoup de rap.

Dans ce dernier album pourquoi avoir choisi un featuring avec Jérémie Orsel et Xavier Boyer ?

Comme je disais je n’ai jamais trop trainé avec des rappeurs. Depuis 10 ans je traine beaucoup plus avec des gens de la pop anglaise, et pour moi c’est un album avec beaucoup plus de pop que de rap. J’ai joué tous les claviers, j’ai tout composé et ça me semblait naturel pour les refrains de faire appel à des gens qui sont dans cette scène-là.

Amélia Lefebvre

www.facebook.com/KlubDesLoosers

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