JULIETTE ARMANET

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Sa voix délicate teintée de nostalgie, ses mots choisis avec amour et son allure en toute sobriété font d’elle la découverte pop du moment. Dansants ou intimes, les titres de Juliette Armanet parlent de l’amour sous toutes ses coutures. Débarquée en tant que « Cavalier seule », l’artiste pétillante se fraye un chemin dans le monde de la musique à pas de velours, nous confiant ses peines et ses doutes comme une vraie « Petite Amie » dans son premier album. Équipée de son timbre cristallin, de sa « bête noire » (son piano) et de son air espiègle, Juliette Armanet répond à nos questions, toujours avec franchise et bonne humeur.

Vous avez passé les dernières années à écrire sur les autres en tant que journaliste. Ressentiez-vous le besoin d’écrire sur vous, de mettre des mots sur vos sentiments ?

J’ai commencé la musique parce que je suis née et que j’ai longtemps vécu dans une famille de musiciens, mes parents étaient tous les deux pianistes et le sont toujours donc j’ai vraiment grandi dans le monde de la musique, j’en ai toujours fait. Même quand j’étais journaliste, j’avais toujours mon petit synthé dans un tiroir. Je pense que je devais écrire cet album, sans doute parce que c’était quelque chose de très familier pour moi, essentiel à ma vie, comme une partie de moi, et j’ai suivis cette voix sans trop réfléchir, naturellement.

 

Ce premier album parle d’amour, d’Alexandre, de solitude. Quelle « Petite Amie » êtes-vous ? Pourquoi ce titre d’album ?

Je pense être une petite amie assez kitch, et mélancolique. Ce titre, je l’ai choisi car c’est une expression un peu désuet, un mot qu’on emploi plus vraiment, qui évoque aussi sans doute les premiers émois un peu adolescents, les premières sensations amoureuses, toujours un peu flottantes et un peu risibles, et en même temps parfois très marquantes et très profondes.

 

On voit beaucoup dans les articles votre nom associé à celui de Michel Berger, de Véronique Sanson, d’Alain Souchon. Qu’est-ce que ça vous fait d’être citée comme descendante de tels monuments de la chanson française?

Çà fait réellement chaud au cœur j’en suis flattée, totalement flattée, je ne sais pas vraiment si j’en ai autant sous le pied mais les années nous le dirons, nous verrons bien ! Mais ce sont des artistes que j’ai écouté en boucle et que j’écoute encore aujourd’hui, et c’est donc extrêmement flatteur pour moi.

 

Vos titres « L’accident », « L’amour en solitaire » ou encore « Manque d’amour » bouleversent vos fans. D’où vient cette mélancolie qui caractérise votre voix ?

C’est une très bonne question, et je n’en ai absolument aucune idée! Je pense que je suis née comme ça, mais c’est une mélancolie plutôt rieuse, je ne suis pas du genre à déprimer, je suis plutôt mélancolique dans le sens de la célébration des émotions. Ma mélancolie me permet d’aimer les choses qui ont eu lieu, de leur donner du sens et de les regarder avant qu’elles ne partent trop vite.

 

Des fringues unies et haute couture, de la classe et des paillettes, de l’élégance et de la sobriété : comment définiriez-vous votre style ? Inspiré de Christine And The Queens ou pas du tout ?

Je ne pense pas du tout, je voit plutôt mon style comme … Satiné. Oui, un couché de soleil satiné, on peut dire ça comme ça.

 

Entre votre voix, votre piano-noir et votre phrasé implacable, quel est votre plus grand atout d’artiste ? Sur quelle corde aimez-vous jouer face à votre public ?

Si je le savais, je pourrais en jouer, mais je ne sais vraiment pas quel est mon atout principal. J’ai pas énormément de recul sur moi-même. Mon kiff, c’est de flirter avec mon public, je trouve cela marrant.

Vous sentez vous plus épanouie seule sur scène en symbiose avec votre piano ou en partageant ce moment avec d’autres artistes, comme vos musiciens ou d’autres comme Julien Doré ?

J’aime vraiment partager, jouer ma musique sur scène entourée de mes musiciens, maintenant nous sommes 5 et c’est super de pouvoir vivre ça avec d’autres musiciens, de pouvoir partager justement à plusieurs ces moments spéciaux, cela donne du sens. J’avais très peur de ça quand j’ai commencé à faire du piano, je n’étais pas sûre d’être faite pour me produire en groupe. Maintenant, j’envisage très mal une tournée seule, j’aime être avec mon groupe.

 

Vous savez captiver l’attention de votre public. Aimez-vous faire le show, n’avez-vous jamais peur du regard des autres maintenant que la célébrité vous y expose ?

Je ne pense jamais vraiment à la célébrité lorsque je suis sur scène, c’est une notion qui ne m’intéresse pas vraiment, je ne pense pas au regard des autres. Un concert, c’est passer un moment ensemble avec un public, rencontrer et partager. Je ne me sens pas en représentation, mais plus dans l’esprit du partage.

 

Après être passée sur scène devant Barack Obama, vous ne devez plus vraiment appréhender vos concerts ? Une raison particulière explique le choix de cette reprise osée de « I feel it coming » ?

Très honnêtement, oui, mais tous les concerts me stressent, je n’ai pas vraiment d’échelle de trac, je suis hyper traqueuse, je n’arrive pas trop à jauger. Oui, il y’a toute une histoire avec cette chanson, que j’ai découverte un soir avec des amis en concert et c’est parti d’une blague. Blague qui a prit de l’ampleur malgré nous et c’est bien drôle de voir qu’au départ ce n’était qu’une boutade d’amis qui se sont dit « Tiens, si on reprenait ce titre ? » à 3h du matin. On l’a fait, et vu l’ampleur que ça a prit ensuite, c’est encore plus sympa.

 

Dans votre musique, vous vous considérez plutôt comme une amazone libératrice, porte parole des femmes, ou plutôt comme la princesse de votre pochette, contemporaine et un peu fleur bleue ?

(Rires) Moi, je suis un chevalier. Plutôt un mec qu’une amazone ou une princesse.

Enola Chagny

Le 21/03/18 à l’Espace Julien – Marseille (13).

www.facebook.com/JulietteArmanet

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