JUAN CARMONA

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Juan Carmona et le guitariste américain, Larry Coryell ont ouvert le 26 novembre dernier, le festival de jazz de Monte Carlo. Deux artistes au parcours musical, diamétralement opposé, pourtant l’entente a été parfaite et l’alchimie qui s’est dégagée de ce duo a littéralement envoûté la salle. Un moment de pure magie !

 

Jazzman ? guitariste flamenco ? Juan Carmona n’a pas choisi son camp, et pour tout dire, il ne le fera jamais. Même si on le définit volontiers comme guitariste flamenco, ce fils du vent, ne souhaite pas s’enfermer dans un style de musique. A l’instar des Calo, ethnie gitane du sud de l’Espagne à laquelle il appartient qui « n’a pas de pays, mais un drapeau, la roue de roulote » précise Juan Carmona, son étendard à lui, c’est sa guitare. Un instrument qu’il pratique avec bonheur depuis l’âge de huit ans, se promenant sur une gamme sans forcément connaître les règles qui régissent la musique, car il l’avoue « je ne connais pas le solfège ». Ce qui ne l’a pas empêché de figurer parmi les guitaristes les plus récompensés de tous les temps. Et quelles récompenses ! En 1988, il se voit décerner le grand prix du concours international de guitare de Jerez de la Frontera en Andalousie et de composer des musiques de films contemporains comme « La belle histoire », « Cuisines et Dépendances », « Sables mouvants ». Sans compter ses nominations aux Grammy Awards. En 1989, le guitariste Manolo Sanlúcar lui remet le diplôme de la fondation flamenca de Jerez. Il remporte le prix de la Villa Medicis hors les murs, ainsi que le trophée Don Antonio Chacón en 1990, puis le concours Paco de Lucía de Madrid en 1994. Car la musique n’est pas qu’un ensemble de règles ou de codes, c’est bien plus : une question de feeling, d’harmonie entre les sons et d’alchimie. C’est ainsi que son 7ème album vit le jour, avec une idée directrice : faire de cet album une synthèse de toutes les influences et pour ce faire, il y invite pas moins de 35 artistes, devenus des amis et qu’il ne cesse de côtoyer. Des musiciens issus d’univers musicaux, souvent aux antipodes du sien mais dont le choix traduit son besoin d’établir des passerelles musicales avec d’autres cultures : « l’alchimie résulte de cette fusion » souligne Juan Carmona. Aux percussions et à la guitare, Mino Cinelo qui était présent également sur le dernier album du Céline Bonacina Trio, « Open Heart », des talents tels que Sylvain Luc et Larry Coryell, au chant : Rafael de Utrera ou ecore El Negri Un mouvement initié lors de ses précédents albums tel « Sinfonia Flamenca », en compagnie notamment du Philharmonique de Bulgarie et qu’il a prolongé avec ce dernier opus sorti en octobre 2013. A l’occasion du concert de clôture de Marseille-Provence 2013, il a présenté une œuvre en avant première qui porte le nom d’ « Orillas » (rives ou rivages) qui ne sont autres que le Maroc et l’Andalousie, à ce propos Juan Carmona raconte : « Je suis allée au Maroc et j’ai essayé de voir les similitudes entre la musique du Maghreb et le flamenco. Ensuite j’ai composé Orillas ». Une œuvre interprétée par des musiciens marocains, des flamenquistes et également un orchestre symphonique. Car la musique est affaire de métissage, de croisement des harmonies et le 26 novembre salle Garnier, en jouant avec Larry Coryell, virtuose de la guitare électrique pionnier de la fusion jazz-rock et qui à l’image de Juan Carmona ne s’interdit aucune intrusion dans différents styles musicaux: jazz, rock. Et ce soir là, la salle était sous le charme de ces deux virtuoses à l’entente musicale parfaite, la preuve ? Juan Carmona composera une œuvre pour Larry Coryell et orchestre symphonique !

Lea Raso

www.juancarmona.com

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