Le Lundi 24 mars dernier a été marqué par la sortie de la seconde compilation du label de Jennifer Cardini, Correspondant. Soutenue par le directeur du label Kompakt, la DJ originaire du sud de la France organise ses propres soirées au Rex Club à Paris depuis maintenant dix ans. Inutile de préciser que Jennifer Cardini fait parti du paysage des barons de la musique électronique.
Quels sont les bons outils pour réaliser une compilation ?
D’avoir des bons artistes, je pense. Il faut aussi commencer en avance pour essayer d’avoir quelque chose d’homogène. C’est un peu cruel des fois car nous demandons des morceaux puis au fil du temps quand nous travaillons la tracklist, nous nous rendons compte qu’il y a des choses qui ont du sens et d’autres qui ne marchent pas. Ce qui ne veut pas dire que les morceaux que nous ne sélectionnons pas sont mauvais, au contraire, cela veut juste dire que cela ne rentre pas dans l’homogénéité de la compilation. C’est un travail un peu difficile car il prend du temps et ne rapporte pas grand chose au final. Par rapport à un album ou un maxi, la couverture presse et comment les gens reçoivent la chose, c’est différent. D’après les conversations que j’ai avec d’autres labels, ou même avec des amis à moi, tout le monde me dit que les compilations sont un format difficile.
Avec ton label, tu sors une compilation tous les ans. Qu’est-ce que cela t’apporte personnellement et professionnellement ?
C’est une direction à suivre pour l’année d’après, comme un fil conducteur. Mais c’est aussi une façon de faire connaître le label et les artistes qui sont les nouvelles recrues. Après, je suis DJ donc j’ai toujours aimé et j’en ai fais beaucoup d’ailleurs. Par exemple, je pense que la prochaine nous la sortirons en vinyle. J’achète des compilations sur vinyles et en tant que DJ, j’adore car j’ai plein de morceaux super chouettes à jouer qui sont complètement différents sur une compilation alors que ce n’est peut-être pas forcément le cas sur un album.
Comment recherches-tu les nouveaux talents que tu inclus sur tes compilations ?
Pour être honnête, je reçois beaucoup de choses en ce moment donc je ne cherche pas beaucoup. J’essaie de tout écouter. Il y a des choses qui me plaisent, d’autres non. Nous avons aussi des choses qui sont envoyées à tous les labels, des espèces de messages génériques. Les artistes envoient leur morceaux à plein de labels en même temps sans vraiment faire attention à la couleur musicale du label. Quand je vois que c’est le cas, je n’écoute pas ces choses là. Cela dépend de comment la personne va se présenter, si elle m’est recommandée ou si j’en ai déjà entendu parler.
Quelle relation entretiens-tu avec le Rex Club ?
Le Rex, c’est ma maison. J’ai grandi là bas et je suis très honorée de la confiance qu’ils m’accordent. Ils me laissent choisir les artistes que je vais inviter, ils supportent Correspondant depuis le début. C’est un plaisir de mixer au Rex au niveau du son, de la position de la cabine, etc. Je suis toujours excitée d’aller jouer là bas et c’est un des endroits où j’ai le plus peur parce que je n’ai pas envie de décevoir. C’est mon club préféré, c’est clair.
Pour finir, quels sont tes futurs projets après la sortie de cette compilation ?
J’ai commencé un projet avec David Shaw, nous sortons un maxi le 19 mai sur mon label. Nous partirons jouer l’été en back to back. Nous avons aussi fait des remixes. Je prépare des choses seules aussi et il y a quand même un maxi par mois chez Correspondant donc nous n’avons pas vraiment le temps de s’ennuyer.