Trompettiste et pianiste, Ibrahim Maalouf a mis son jazz au service de nombreux films. Il a également collaboré avec un nombre impressionnant d’artistes. Le grand public l’a véritablement découvert grâce à son cinquième album « Illusion » qui lui a valu un prix aux Victoires De La Musique en 2014. Cette année, il fêtera ses dix ans de scène. L’occasion d’en savoir un peu plus sur cet artiste touche à tout.
Pianiste et compositeur, vous êtes surtout un trompettiste talentueux ; d’où vous est venue cette passion pour cet instrument et quelles sont vos sources d’inspiration ?
Mon père jouait beaucoup de trompette à la maison. J’ai donc eu la chance d’apprendre à en jouer très tôt. Je n’ai pas particulièrement de passion pour la trompette. J’aime cet instrument, car il m’aide justement à inventer des choses nouvelles. C’est un instrument rare, car mon père l’a fait adapter pour jouer les quarts de ton arabe.
Le jazz est un style un peu « oublié » de nos jours. Quel est votre secret pour continuer à fréquenter les plus grands festivals populaires autant que les festivals spécialisés ?
Le jazz n’est absolument pas un style oublié. C’est juste que les grands médias ne s’y intéressent pas. C’est comme dire qu’un artiste qui ne passe pas en radio ou à la télé, ne fait rien. C’est une énorme erreur de jugement ! (rires) Ce que j’essaie de faire, c’est de composer des musiques qui me ressemblent. C’est à dire des musiques qui s’inspirent de jazz, mais aussi de plein d’autres styles. Et je crois que ce mélange naturel, plaît au grand public, plus que le jazz plus académique.
Vous avez sorti les albums « Red And Black Light », « Kalthoum » et « Au Pays D’Alice » depuis 2014. La femme a un rôle important dans votre vie personnelle et artistique ?
Bien entendu, la femme joue un rôle fondamental. Elle a été dans ma famille le vrai lien, solide et indéfectible, qui rassure, qui donne confiance, et qui permet l’équilibre. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai eu envie de rendre un hommage aux femmes de ma famille dans “Red & Black Light”.
Vous êtes né à Beyrouth, ville à laquelle vous avez rendu hommage dans l’album « Diagnostic » en 2011 avec la chanson « Beirut ». Outre votre attachement naturel à votre ville natale, quel est votre lien avec Beyrouth et le Liban ?
Je suis très proche de mon pays d’origine. Je passe beaucoup de temps là-bas. Une bonne partie de ma famille y vit. Et je viens récemment de racheter la vielle maison de mon arrière grand père. Il s’agit d’une histoire qui me permet de me ressourcer, et m’aide à tenir face à la masse de travail que j’ai. C’est rassurant de savoir d’où on vient. Cela permet d’aller plus loin sans avoir peur de ne jamais revenir.
Vous vous lancez dans une série de festivals, notamment le Jazz in Marciac, les Solidays et le Printemps de Bourges. Avez-vous une approche différente de la scène entre les festivals et les salles où les gens ne viennent que pour vous ?
Non. Que l’on joue dans des toutes petites salles de province, dans les grandes salles parisiennes, ou dans les grands festivals d’été, j’ai la sensation que mon groupe et moi essayons chaque fois de faire le meilleur concert possible. Ce qui est important pour nous c’est de vivre un moment de fraternité, de musique, de danse, et d’amour. Le reste, la taille du lieu, si les gens sont venus spécialement pour nous, où juste pour faire la fête, ce n’est pas si important. L’essentiel est de partager, et de se faire plaisir tous ensemble.
Marie Berginiat
Le 13/04 au Palais d’Auron – Bourges (18), le 14/04 au Zenith Sud– Montpellier (34), le 17/06 au Théâtre d’Ollioules – Châteauvallon (83), le 19/07 Place Masséna – Nice (06) et le 25/07 au Parc Longchamp – Marseille (13)
www.ibrahimmaalouf.com