HOLLIE COOK

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Fille d’un ex-Sex Pistols et d’une ancienne chanteuse, la jeune et jolie Hollie Cook était prédestinée à embrasser une carrière musicale. A l’occasion du festival Worldstock aux Bouffes du Nord, cette voyageuse insatiable était de passage à Paris pour jouer sur scène son deuxième album, Twice, sorti en 2014. Nouvelle vague en a profité pour rencontrer cette artiste à la voix cristalline et à la « feel good music », qu’elle appelle « tropical pop ».

 

 

Pourquoi as-tu appelé ton second album Twice (deux fois en anglais) ? Parce que c’est une copie de ton second album ?

Parce que c’est le second, tout simplement. Cela dit, donner un titre à un album est pour moi une des parties les plus difficiles. C’est d’ailleurs pour cela que je n’ai pas donné de titre au premier. Techniquement c’est mon troisième album vu que j’ai fait une version dub du premier avec Prince Fatty.

 

Vas-tu appeler ton troisième album Third alors ?

Non, je l’appellerai « Thrice » (rires). Mais c’est déjà le nom d’un groupe de punk rock.

 

Peux-tu nous résumer ta carrière ?

J’ai commencé quand j’étais enfant, car je viens d’une famille de musiciens (son père est Paul Cook, batteur des Sex Pistols et sa mère est une des choristes du groupe Culture Club), donc j’allais toujours à des concerts, des soirées, et j’écoutais tout le temps de la musique. Je suis allé à une école spécialisée dans la musique, j’ai appris à chanter. J’ai fait du rock, du R&B et à mon adolescence j’ai fait partie d’un petit groupe de reggae. Et vers 17 ans j’ai décidé de me lancer dans une carrière musicale… Donc j’ai toujours fait ça.

 

Pourquoi as-tu choisi le chant plutôt qu’un instrument ?

La voix est ce qui me semble le plus naturel. J’adore les instruments et j’ai appris à jouer du piano dès mon plus jeune âge. Ensuite, j’ai été très intéressée par la basse quand j’étais adolescente, j’ai appris à jouer un peu de guitare par moi-même, mais le chant a toujours été mon activité musicale préférée, cela vient du plus profond de moi. En outre, je ne parle pas beaucoup, si bien que je m’exprime par le chant !

J’ai l’impression que tu es obsédée par les traces qu’on peut laisser, tes chansons font souvent référence aux traces de pas qui s’impriment dans le sable ou la neige.

Je n’y avais pensé avant que tu me le dises. Ce n’est pas conscient. Mais les traces de pas sont intéressantes si tu ne sais pas où elles vont mener. C’est une façon d’amener quelqu’un sur ton chemin. J’y repenserai la prochaine fois que j’écris une chanson (rires).

 

Ton premier album est rangé dans la catégorie reggae par les disquaires en ligne et le second dans la pop. Est-ce volontaire de ta part ?

Vraiment ? Je n’étais pas au courant. Je considère que je fais de la « tropical pop ». Mais tu peux me ranger dans la catégorie reggae même si les paroles de mes chansons ne sont pas du tout dans le « trip » rasta. J’essaye de faire mon truc à ma façon.

 

As-tu l’intention de fusionner la pop et les musiques tropicales ou bien est-ce le fruit de ta spontanéité ?

Cette musique a jailli naturellement. J’ai essayé de nombreux styles, de la pop, du R’n’B… Je faisais partie de The Slits, un groupe punk et reggae à la fois, c’est là que j’ai vraiment débuté. Ces deux styles musicaux apparaissaient à mes yeux comme une évidence. Progressivement, je me suis consacré au reggae et comme j’aimais chanter dans ce style, j’ai continué dans cette voie. J’ai rencontré Prince Fatty et nous avons commencé à travailler ensemble deux ou trois ans avant même que nous ne décidions de faire un album ensemble. J’ai donné le nom de tropical pop à ma musique, en toute décontraction et sans prétention. Ce nom me ressemblait.

 

Est-ce que tu travailles déjà à ton prochain album ?

Oui mais doucement, et je ne vais pas le sortir de si tôt. Je travaille en parallèle sur des projets plus simples. J’ai mis tellement de temps, d’énergie et d’émotion dans le deuxième album que je ne suis pas prête à recommencer dès maintenant. J’écris toujours des chansons, mais je ne sais pas avec qui ni où ni comment je vais relancer un projet de ce genre. Trop de pression pour le moment.

 

Comment composes-tu ta musique ?

C’est très variable en fait. Parfois, j’ai une idée qui trotte dans ma tête pendant des mois et des mois. Sans même l’enregistrer ni l’écrire, je sais que je ne l’oublierai pas. C’est souvent une mélodie et j’imagine son interprétation à l’aide d’une guitare ou d’un piano, quelque chose de très simple, car mon jeu est limité. C’est une de mes façons de faire. L’élaboration d’harmonies vocales est la partie de la composition qui me plaît le plus et qui me procure le plus de plaisir. Parfois, Prince Fatty (le producteur et ingénieur du son anglais Mike Pelanconi, ndr) m’envoie une rythmique à partir de laquelle je vais élaborer une chanson. C’est facile alors, car la musique est déjà là.

 

La création est-elle synonyme de douleur ?

La mise en musique est la partie la plus difficile pour moi : je peux trouver facilement des mélodies, mais je ne suis pas réellement une musicienne et je ne peux donc pas les jouer. Je travaille également avec un compositeur français, Barthélémy Corbelet (sous le nom de scène de Barth, il a publié un album coproduit par Prince Fatty, ndr). C’est un incroyable musicien et compositeur qui a déjà travaillé avec Prince Fatty. Il a composé des chansons que j’interprète, comme « Milk & Honey » et « Shadow Kissing ».

 

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans la musique ?

Ce sont les tournées qui me plaisent le plus ! J’adore voyager et me trouver dans des endroits différents. J’aime me produire sur scène en concert. C’est mon activité préférée, car les émotions sont extrêmement fortes. J’ai si peur et en même temps j’ai terriblement envie de chanter. Ensuite, je me sens perdue et l’instant d’après, euphorique. On passe par toutes sortes d’états émotionnels. En tournée, je m’épuise, car c’est fatigant de voyager tout le temps, mais c’est cool et excitant, on est en compagnie de sa famille musicale. Si mon corps me le permettait, je serais en tournée pour toujours ! Je n’ai pas besoin de rentrer à la maison, hormis pour mon chat. C’est la seule raison pour laquelle je dois revenir !

 

Si tu n’étais pas devenues musicienne, qu’aurais-tu fait ?

Je ne sais pas. J’aurais peut-être été un acrobate ou une danseuse. J’aurais été une artiste de cirque, car vous vous produisez sur scène et vous voyagez. J’aime le cirque et toutes les acrobaties aériennes. J’aurais été une artiste de cirque qui accomplit des numéros de cerceau aérien. Si cela avait été une activité plus « normale », cela aurait été quelque chose « d’holistique », comme les massages ou l’aromathérapie. Quelque chose qui donne de bonnes sensations aux gens. Mais la musique est comme ma sœur jumelle… Elle me connaît bien et réciproquement. Nous avons toujours vécu ensemble et elle m’accompagne en permanence. C’est une partie de moi-même.

 

David Bartoli et Marc di Rosa

 

www.holliecook.com

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