Pour son sixième opus, Emilie Simon revient avec « Mue ». Un album qui compte les sentiments amoureux avec sensibilité et délicatesse. La jeune chanteuse montpelliéraine nous offre des morceaux tantôt funky, afro-cubaines, folk, etc. Nous ressentons alors un réel tournant dans sa carrière, mais également dans sa propre vie. Emilie Simon a bel et bien réussi sa « Mue ».
Pourquoi avoir pris un tel tournant artistique dans votre carrière avec ce nouvel album ?
Je n’ai pas l’impression que ce soit un tournant artistique dans le sens où il y a une évolution à chaque album. On va explorer divers axes. Bien sûr, c’est différent sur ce nouvel album. Je n’ai pas l’impression non plus que ce soit un tournant radical, c’est assez harmonieux tout de même. Je pense que j’avais envie de cet environnement très féminin, très arrangé mais dans un côté un peu épique et très romantique. Je voulais retrouver cet espèce de romantisme qui est très important et loin d’être démodé.
Pourquoi avoir eu envie de nous compter les sentiments amoureux ?
Je ne sais pas pourquoi, c’est comme cela, c’est venu avec la ville car j’étais à Paris. Je crois que c’est aussi le fait d’avoir beaucoup habité à l’étranger. J’ai vécu à New York pendant plusieurs années et j’ai pris une certaine distance avec Paris. De ce fait j’ai pu redécouvrir Paris quand je suis revenue en France pour la sortie de mon précédent album. Cette ville m’a beaucoup inspirée. Il s’agit en fait d’un romantisme inspiré par la ville, puisé un peu également dans le début du siècle dernier.
Plusieurs de vos chansons ont été utilisées en tant que bande son pour des films. Entretenez-vous une relation particulière avec le cinéma et la musique ?
Dans ma façon d’écrire, les images sont toujours importantes. Cela a toujours été comme cela depuis le premier album. J’ai des images en tête lorsque j’écris des mélodies donc très naturellement l’image et la musique sont liées. Bizarrement mon deuxième album était une musique de film, c’était « La marche de l’empereur ». Je n’ai jamais vraiment cherché à faire de la musique de films mais on est venu me le proposer et j’ai adoré chaque film sur lequel j’ai travaillé, bien qu’ils soient tous différents. Il y a eu « La marche de l’empereur » mais également « La délicatesse » et il s’agissait de deux projets radicalement opposés. C’était intéressant d’explorer l’univers du cinéma.
Vous avez d’ailleurs vous-même réalisé votre clip « Menteur ». En quoi cette expérience vous a-t-elle enrichie ?
J’ai adoré réalisé ce clip, surtout chaque étape de la réalisation. J’ai écris l’histoire, j’ai dessiné le story-board, j’ai fais le casting, etc. J’ai été très entourée par une formidable équipe que j’ai rencontré à Los Angeles qui m’a aidée, soutenue et qui m’a conseillée car c’était ma première fois. C’était tout nouveau pour moi. J’ai été fascinée par chacune de ces étapes et j’ai adoré. Qu’il s’agisse du casting, de la décoration, du repérage, des choix avec le chef opérateur ou tourner, tout était passionnant.
Vous avez repris « Wicked Games » de Chris Isaak dans ce nouvel album. Pourquoi ?
C’est un petit hommage à Chris Isaak car nous nous sommes rencontrés sur le plateau de l’émission télévisée Tarata, il y a deux ans. Nous avons fait un duo ensemble qui était « Blue Hotel » et c’était une très belle rencontre. Je me souviens que j’avais travaillé « Blue Hotel » mais j’avais également travaillé « Wicked Games » car je ne savais pas laquelle choisir. Finalement nous avions repris ensemble « Blue Hotel » mais « Wicked Games » m’était restée en tête et quelque temps après j’ai eu cette idée de la reprendre et d’y faire quelques arrangements. Je l’ai mis en bonus track sur mon nouvel album. C’est un petit clin d’oeil à Chris Isaak.