Elliott Murphy est une légende du rock. Son nouvel opus «Aquashow Deconstructed» (Last Call Records) est en fait une nouvelle mouture de son mythique premier album. Aquashow, sorti en 1973 qui fit là l’époque l’effet d’une bombe. Qualifié de nouveau Dylan, notre Elliott de génie continua allègrement son bonhomme de chemin avec à ce jour une trentaine d’albums à son actif, dont de nombreuses pépites. En ce premier trimestre 2015, nous assistons donc à la renaissance d’Aquashow avec dix morceaux véritablement réarrangés et souvent très différents des originaux. Parallèlement, les éditions Camion Blanc s’apprêtent à publier le 22 Mars prochain une autobiographie très attendue de cet artiste unique, réalisée avec Eric Smets. Nous avons voulu en savoir plus sur cet album… déconstruit et reconstruit.
Qu’as tu ressenti quand tu as commencé à travailler ces nouveaux arrangements d’Aquashow ?
Beaucoup d’émotions très fortes ont envahi mon cœur et mon esprit quand j’ai commencé à enregistrer cet album “Aquashow Deconstructed”. C’était comme si je me trouvais au milieu d’un film qui raconte ma propre vie, les débuts de mes rêves de rock et que je jouais deux rôles en même temps. J’ai ressenti qu’enregistrer cet album marquait le début d’un nouveau cycle, ainsi que ma façon d’être en paix avec le passé et de dire au revoir à l’Elliott Murphy qui enregistra ces dix chansons. Mon fils Gaspard est aujourd’hui mon producteur et ma carrière a fait un tour complet et rejoint une nouvelle génération. De toutes façons, je pense que c’était le bon moment de faire renaître Aquashow, avec ou sans nostalgie.
De quels instruments joues-tu dans cet album ?
Je joue de la guitare rythmique, du piano électrique et de l’harmonica. Olivier Durant est venu nous aider une journée avec sa guitare. J’ai fait tous les solos de guitare, comme dans l’Aquashow original. Gaspard a joué du piano, de l’orgue et du synthé ; il a fait les arrangements des sections de cordes. J’ai gardé les tempos de chaque titre et l’ordre des morceaux tel qu’il était sur le 33 tours.
Combien a t-il fallu de temps pour enregistrer ces morceaux qui donnent souvent l’impression d’être issus d»un nouvel album ?
Il a fallu trois mois pour la pré-production et l’enregistrement des démos. L’enregistrement définitif a été bouclé en une semaine, tout comme le mixage, ce qui est très rapide. Il a été finalement plus facile que je ne croyais de me plonger corps et âme dans cet «Aquashow Deconstructed». Les chansons de cet album continuent d’attirer l’attention et d’être analysées plus de quarante ans après les avoir écrites.
Il flotte une grande mélancolie sur plusieurs titres lents de cet album.
La mélancolie dépend de l’auditeur et de son attitude. J’ai vraiment déconstruit ces chansons pour les ramener à leur essence. Par exemple, «Last Of The Rock Stars» est presque une ballade, le type de chansons pouvant être chantées après le règlement de compte à Ok corral.
Aujourd’hui, quels sont tes projets ?
Je vais jouer en première partie de mes prochains concerts l’intégralité d’Aquashow. Je suis en train d’écrire deux romans en même temps, ce qui me rend dingue. Mon futur projet est de pouvoir sortir Aquashow dans une version de luxe, avec l’album original, des bonus inédits provenant des sessions de 1973 et l’Aquashow Deconstructed…. je veux également retourner au Japon et jouer avec l’orchestre philharmonique de Tokyo.
Raymond Sérini
Le 26/07 à l’Espace Auzon – Carpentras (84)