DICK ANNEGARN

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Dick Annegarn est un de ces troubadours de talent qui enchante, résonne, émeut, avec ses chansons depuis plus de 40 ans. Ce poète « underground » nous offre cette année un nouvel album radieux vecteur de joie et d’envie, mais pas seulement. Dick Annegarn s’offre le luxe de rire de tout et même des plus tristes sujets donnant finalement des chansons en deux teintes ou deux lectures à l’image du sourire de l’artiste sur la pochette de son album.

 

Après un début de carrière sous les projecteurs vous avez décidé de vous retirer du devant de la scène. Pourquoi ce choix d’isolement ?

J’avais épuisé mon envie de fréquenter des cons…

 

En 1997, avec la sortie de l’album « Approche Toi », vous réapparaissez au-devant de la scène à quoi est dû ce changement ?

C’était la fin d’une retraite qui a été beaucoup plus longue que prévu. Pendant 20 ans, bien que j’aie toujours continué à faire de la musique, à bricoler des disques en auto production, je suis resté sans contrat ni disque donc sans ressources ; pas d’argents et pas de reconnaissance non plus. Pendant cette période je m’occupais avec pas mal de projet perso mais je me suis surtout beaucoup ennuyé. Donc quand j’ai eu des retours de gens qui voulaient retravailler avec moi, comme Mathieu Boogaerts par exemple, ça m’a redonné confiance en moi et en ma musique, c’est ce qui m’a renoué avec le métier.

 

En plus de 40 ans de carrière vous avez une production musicale impressionnante, 22 albums, comment expliquez-vous une discographie aussi riche que variée ?

Je suis un artiste de variété dans le sens où je varie le plus possible ma musique. Je n’ai pas un schéma musical prédéfinis que je reproduis à l’infini. Je fais du blues, de la musique un peu arabe, du jazz, des chansons à l’ancienne, ou même des chansons que j’aurais bien du mal à classer. Souvent un artiste de variété s’auto imite jusqu’à devenir une parodie de lui-même. Je me suis juré d’explorer tout ce que je peux.

 

Vos textes s’apparentent plus à de la poésie chantée qu’à des textes de variété plus classiques. Comment se passe le processus d’écriture de vos textes ?

Et bien là, cela fait trois semaines que je suis bloqué sur la même première phrase d’un texte dont je connais déjà tous les contours. Je sais harmoniquement où je veux aller, j’ai le thème défini mais je ne suis pas foutu d’écrire les quatre premières paroles. Je m’endors avec, je me lève avec, je passe la journée avec, bref c’est à chaque fois une tannée parce que je me dis que ce n’est pas sûr que je puisse encore écrire quelque chose de différent. Vous savez pour moi écrire de la poésie c’est comme faire un solo de jazz, quand on connait un peu son instrument on se lance et les mots viennent les uns derrière les autres. C’est quand il faut les chanter qu’on se rend compte qu’il y a des syllabes de trop, qu’il faut une métrique, qu’il faut de la rime, pour que ce soit musical. Donc c’est beaucoup de ratures et de doutes…Vous avez quand même échappé à quelques milliers de chansons qui avez mal commencées (rire).

 

« Twist » votre dernier album se présente comme un album « radieux » à l’image du sourire que vous exposez sur la pochette. Quels sont les motivations et le but de ce nouvel album ?

Je ne suis pas très à l’aise avec le sourire un peu carnassier que je peux avoir sur la pochette… Ce n’est pas tout à fait moi, j’aime rire mais j’aime rire aussi avec ce qui est grave, d’ailleurs mon humour est souvent mélancolique. Il ne faut pas se laisser tromper par le sourire du chanteur sur la pochette.

 

Comment voyez-vous les lives de vos albums ? Est-ce un accomplissement ou une crainte ?

 

Le live c’est évidemment la somme de la qualité du côté vivant, palpitant et sensuel du contact avec le public. On chante mieux avec quelqu’un que seul dans une centrale nucléaire, moi le studio c’est pas un endroit qui me donne trop envie de chanter. Twist, par exemple, a été enregistré dans des conditions de live. Quand j’ai enregistré « Mireille », j’ai demandé à une copine qui ne connaissait pas la chanson de se mettre en face de moi pour retrouver, à travers elle, un échantillon de public, pour avoir envie de chanter. Seul je m’ennuie… Je ne suis pas un artiste « room studio » bien que je m’y connaisse un peu, je préfère jouer avec des musiciens même en studio, avec des instruments acoustiques.

 

Thomas Vandewattyne

www.facebook.com/DickAnnegarnOfficiel

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