CATCHY PÉRIL

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« Je voulais que ce soit fun et accrocheur ». Voilà un souhait exaucé pour Benjamin Delair, leader du bien nommé Catchy Péril. Le projet rock hybride marseillais débarqué sur nos scènes à l’automne 2023 ne cesse de faire parler de lui, bien au-delà de la qualité de son jeu de mots de nom. 

Démarrage en cote

Son ancien projet psyché punk Bachir al Acid était déjà bien suivi du petit mais très costaud milieu rock marseillais. Benjamin, leader déterminé et inspiré, décide à la fin de ce dernier de monter un projet qui se nourrit tout autant de Shame ou Fat White Family qu’à la new-wave ou au post-punk. Benjamin monte une équipe avec ses compos, en 2023, qui éclabousse dès son arrivée ; outre un premier concert très remarqué sur la scène du Leda Atomica, Benjamin décide d’enregistrer un single, « Come Closer », « histoire de marquer l’arrivée ! ». Pari réussi, puisqu’un journaliste du média très pointu Mowno s’empare du sujet, ce qui leur permet le 08/23 de sortir en avant-première le clip du titre « Dancing », annonciateur de la sortie de leur premier EP, « Disco Sucks », sur le même site. S’ensuivent entre août et janvier une quinzaine de dates en tournée dans l’hexagone, dont huit en co-van avec SovoX, très bon projet garage punk de Marseille. « L’envie, c’est de jouer et de tourner le plus possible, de faire tout ce qu’on peut ».

Grande inspiration

Un groupe tient d’un apport collectif de matière, d’inspirations, d’expériences et d’idoles. Si celles de Kévin Plasse, à la batterie, sont plutôt showgaze et grunge, Louise Baudu, aux claviers, va puiser dans l’électro punk et l’acid techno, au-delà d’un parcours romantique. À la basse, Paul Blanes est très porté sur le jazz ou le heavy métal. Benjamin, à la guitare et au chant lead, vient plutôt du psyché et est porté par toutes ces influences réunies, avec un petit penchant pour le rock de la fin 60’s (souvent de niche !) et le punk « première vague » ; ou bien même le protopunk (du punk avant l’heure, comme les Stooges ou le Velvet Underground). Il cite aussi Lou Reed ou le Bowie « des quatre premiers albums » ou T.Rex, pour le glam rock. Quelque part entre le punk et le disco, Benjamin cite Gang of Four, Blondie, Talking Heads ou le début des Clash. Il nous emmène bien sûr plus récemment du côté de The Idles ou de Shame, sans oublier d’envoyer un baiser aux Rita Mitsouko. « On fait notre sauce avec tout ça ! »

Fusion des styles

Des inspirations non exhaustives aussi étendues que passionnées qui nous permettent de cerner un peu plus les contours d’un projet musical déjà si précis et si référencé dans la composition et le jeu, sans oublier de citer leur amour pour la « chanson qui reste dans la tête ». Un groupe de rock, au bout, qui se définit comme « nuclear disco punk », quand on l’oblige à la faire ; et pour évoquer tout autant les différentes particules qui se réunissent ou le titre « Atomic », de Blondie. « Des fois en fonction d’où on joue, j’ai envie d’écrire « pop de merde » dans la description ! C’est subjectif. On est un groupe de rock, on fait plutôt des chansons, et ça se danse, globalement. C’est énergique ».

Des finitions

Niveau compos, Benjamin est aux manettes, avec une idée très précise de là où il veut aller. « Je me suis engagé à gérer beaucoup de choses : les locaux de répètes ou de résidences, les dates de concerts, le développement paramusical ; en échange, c’est mon bébé ». Benjamin gère donc tous les arrangements, au début. Aujourd’hui, la cohérence et le ton ayant été trouvés, les choses sont fluides et les idées de compositions souvent partagées, bien que le guitariste chanteur garde le dernier mot.

Album, poto.

Qui les voit en concert s’en rappelle, comme tout bon groupe de rock, mais cette formation-là se grave dans les mémoires comme très prometteuse et rodée. « Le live, c’est un moment qu’on attend tous, avec son écosystème et tout ce qu’il y a autour, dont je suis amoureux ! ». Si le groupe est pour le moment accompagné par un micro label géré par des amies, les choses pourraient changer dans les semaines à venir, et 2025 sera tourné vers l’enregistrement d’un album – que nous sommes impatients d’entendre, aux vues du cumul de qualité et d’exigences de Catchy Péril. Bien sûr, les occasions de les voir en live ne manqueront pas, et l’éternel investi qu’est Benjamin prévoit plusieurs sorties de clips à partir de la rentrée de septembre pour teaser la nouvelle fournée. 

Lucie Ponthieux Bertram

facebook.com/catchyperil

Photo : Margaux Mullet.

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