#NVmagZoom
Le 03 décembre 2016, Nouvelle Vague rencontrait le créateur du projet musical Carpenter Brut. Celui-ci s’était livré au jeu des questions réponses et nous avait parlé de ses influences, des origines de Carpenter Brut, de sa façon de travailler. C’est avec sa bonne humeur habituelle, et un optimisme palpable, que ce forcené du travail accepte, une fois de plus, de nous parler de son actualité.
Des milliers de kilomètres parcourus en tournées plus tard et un album “Leather Teeth”, sorti le 22 février 2018, qu’en est -il aujourd’hui?
Aujourd’hui on a bien entamé la deuxième partie de la tournée européenne (Leather Patrol Tour Part II) qui prend fin le 10 novembre prochain et on va enchainer le 21 novembre en faisant la 1ère partie de Ministry sur leur tournée Nord-Américaine. On va donc partir à la découverte d’un nouveau public.
Depuis notre dernière entrevue le 03/12/16, comment se porte Carpenter Brut ?
Ça fait déjà tant de temps ? wow! Donc depuis notre dernière entrevue, j’ai sorti un album, tourné pas mal partout en Europe et Amérique du nord, remixé un morceau de Ghost et je travaille actuellement à la composition de la B.O du moyen métrage de mes comparse Seth Ickerman (réalisateurs de Turbo Killer) : « Blood Machines ».
Vous êtes actuellement en représentation dans toute le pays et tu te prépares à fouler les scènes du Sud de la France, d’Est en Ouest. 2018 tu auras vu toute l’année sur la route avec une tournée incroyablement riche en dates. Comment vis tu cette odyssée?
Et bien écoute, je te cache pas que la tournée me fatigue pas mal et m’occupe bien l’esprit. Après là où j’ai de la chance, c’est d’avoir une équipe bien soudée et qui plus est, très drôle. On arrive encore à avoir de l’humour et faire des blagues quand on reste 10h coincés aux frontières Ukrainiennes.
Penses tu déjà au prochain album? Le temps passé à parcourir le monde t’en laisse-t-il le loisir?
Disons que j’ai déjà pensé au deuxième volet de ma trilogie commencé avec « Leather Teeth », je savais déjà en faisant le 1er volet quelle couleur aurait le suivant. Donc pendant la tournée, j’ai le temps de penser et d’affiner encore plus la teneur qu’aura ce deuxième opus.
Les festivaliers du Printemps de Bourges, de Terra Incognita, du Motocultor, de Rock en Stock et du Hellfest, ont eu le privilège de savourer ton show sur des scènes immenses. Es tu autant à l’aise sur ces méga shows qu’en concerts au sein de salles de tailles plus modestes?
Je commence à m’y habituer. N’étant pas une bête de scène, jouer live n’est pas l’exercice que je préfère, même si maintenant j’arrive à me détendre un peu plus. Disons que c’est quand même super agréable de voir une grande foule s’agiter, slamer voire faire des wall of death quand on joue haha !
En parlant du Hellfest, en 2016 était projeté le film de Gutterdämmerung, un projet vidéo faisant appel à de nombreuses stars du rock pour la mise en place d’un film musical. Ta musique étant très inspirée par le monde du cinéma, pourrait-on s’attendre à la création d’un film de ta part?
Hummm , je préfère laisser ça aux professionnels. A vrai dire, je ne suis pas assez mégalo pour avoir des envies de réalisation. Indirectement « Leather Teeth » est un scénar totalement cliché que j’ai inventé pour en ressortir une fausse B.O donc ma réalisation restera à titre imaginaire et plus articulée autour de la composition.
T’arrive-t-il de te produire devant des publics à tendance électro? Du public metal ou du public electro, lequel est le plus réceptif?
Oui on a déjà joué dans des festivals electro même s’il est vrai que l’on se retrouve plus souvent devant un public de métalleux (Summer Breeze, Hellfest etc..). Disons que le public éléctro est un peu plus timide et réservé et il arrive souvent à ce public de se plaindre du côté un peu trop « bourrin » des métalleux parce qu’ils slament ou pogotent…je t’avouerai que perso, de la scène, je préfère voir un public qui se déchaine plutôt qu’un public qui semble bouder.
Tu as expliqué ne jamais sampler personne. Sur scène, tu reprends “Maniac” du film « Flashdance », s’agit-il d’une exception uniquement pratiquée en live?
Sampler et faire une reprise, pour moi ce n’est pas pareil : là je reprends complètement le morceau en le rendant un peu plus punchy. La voix de Yann Ligner (Klone) y joue pour beaucoup aussi, sa voix rock s’accorde parfaitement, je trouve à la reprise. Et puis « Maniac » restera un de mes morceaux 80’s préférés même si je n’ai jamais vu le film « Flashdance ».
Du 17 au 20 Octobre de cette année, avait lieu à Paris la neuvième édition du MaMA Festival & Convention (littéralement le Marché des Musiques Actuelles). Quel est ton avis sur ces groupes bénéficiant d’une super production afin d’être mis en avant? Aurais-tu apprécier d’être pris en charge par une Major afin de pouvoir te concentrer cent pour cent sur ta musique et moins sur la promotion?
Alors là, j’ai pas d’avis sur la question. Je suis d’avis que les gens font ce qu’ils veulent et comme ils l’entendent. J’ai pris le parti depuis la création de Carpenter Brut d’avoir mon propre label (No Quarter Prod) que je gère avec ma femme. J’ai la chance d’avoir un booker de confiance et qui m’écoute et me développe intelligemment. J’ai aussi un contrat de distribution avec Caroline International, une très bonne équipe qui m’écoute et me conseille et gère aussi la promo, du coup, je me focalise principalement sur la compo. Je me sens plutôt à l’aise avec ces partenaires là. Etant mon propre label, je n’ai d’ordre à recevoir de personne et m’autofinance sans avoir à quémander quoi que ce soit. Aussi, être pris en charge par une major ou pas, ça n’aurait pas marché pour moi. Je chéris trop mon indépendance.
Quels sont vos projets pour 2019 ?
2019 sera une année consacrée à la composition de mon prochain album, la sortie du moyen métrage « Blood Machines » dont je compose la B.O et puis du repos bien mérité.
Aurélie Kula
Le 03/11/18 au Théâtre Lino Ventura – Nice (06) et le 04/11/18 au Moulin – Marseille (13).
www.facebook.com/carpenter.brut
Palpitante série d’ interviews!!! 😉