Duo composé de Rosemary Standley, chanteuse franco-américaine et de Dom La Nena, brésilienne, violoncelliste alias Dominique Pinto, voilà trois années déjà que leur tournée a commencé. Avec un projet violoncelle-voix hors du commun, elles nous offrent dans un répertoire de reprises éclectiques entre folk et classique. Un voyage aux senteurs de liberté et de légèreté on ne peut plus émouvant.
Rosemary, vous avez le groupe Moriarty, vous interprétez The Queen Of Heart, et Dominique Pinto a également sa carrière solo avec « Ela ». Alors, pourquoi Birds On a Wire ? Comment est née cette association entre vous, il y a 3 ans déjà ?
Dominique et moi nous sommes rencontrées par le biais de la productrice du spectacle qui s’appelle Sonia Bester. Je cherchais à faire un violoncelle-voix, et il se trouve qu’une répétition a suffi. Elle vient du classique au départ et elle a également accompagné beaucoup de chanteurs, donc elle avait cette corde là. Du coup cela faisait à la fois un lien avec le classique, les musiques modernes, et avec les musiques du monde. On s’est retrouvées sur un répertoire peu commun, parce qu’il s’agissait de créer un répertoire chansonnier au départ, de chansons d’enfance. Il s’est avéré que nous avions beaucoup de chansons communes que nous aimions toutes les deux.
Ces reprises de Claudio Monteverdi, John Lennon, Leonard Cohen… vous sont-elles venues naturellement ?
Pas toutes mais certaines, par exemple la reprise de « Os Mutantes », celle de Tom Waits, elles étaient à la fois très différentes et en même temps assez marquées. « Duerme Negrito » aussi mais ça c’est international. Ce ne sont pas tous les morceaux, mais un bon nombre.
Comment avez-vous procédé pour les interpréter ?
Nous avons travaillé pendant neuf mois chez moi dans mon salon, à plans fermés en huit clos. Dès que nos tournées nous laissaient un peu de temps pour le faire.
Ces morceaux que vous avez choisis sont considérés comme des chefs-d’œuvre. Qu’est-ce qui vous a poussé à prendre ces risques ?
Nous avons surtout pris des morceaux qui nous plaisaient et qui nous semblaient accessibles musicalement à transformer et arranger en violoncelle-voix. Ce qui n’est pas forcément le cas de tous les morceaux. Mais nous trouvions ça intéressant pour certains de réduire l’arrangement au violoncelle pour rendre quelque chose d’assez minimaliste, même si sur certains morceaux par exemple sur « Purcell », Dominique se boucle. Mais ce qui nous intéressait c’était de voir le panel de couleurs et de choses que nous pouvions faire avec juste un instrument.
Pourquoi être passées du folk à un esprit plus classique ?
Ce n’est pas vraiment plus classique que folk, c’est une sorte de mélange. Bien que le violoncelle ne soit pas forcément un instrument très folk au départ, il n’est pas traité de manière très classique non plus ici. Il y a une volonté d’aller dans le sens des morceaux comme des chansons, et de rendre une essence de chanson, plutôt que de penser à les cataloguer ou à les mettre dans un style en particulier.
Quel est votre rapport à la scène ?
Tout se passe très naturellement, nous nous entendons aussi bien musicalement que dans la vie. Et je pense que ça se ressent beaucoup sur scène. Il est important qu’il y ait quelque chose de fluide entre nous pour pouvoir le retransmettre au public, il faut absolument qu’il y ait une fusion, sinon ça ne passe pas la barrière de la scène. C’est quelque chose dont j’ai conscience depuis très longtemps avec Moriarty. Il faut comme une attention, une direction de mise en scène qui reste quand même naturelle dans le concert.
Avez-vous songé à créer toutes les deux ? Sans reprises ?
Oui nous y avons pensé, cela dit nous sommes quand même prises par nos projets extérieurs donc ce n’est pas dit qu’on ne le fera pas, mais pour l’instant ce n’est pas encore d’actualité.
Donc vous restez sur vos projets respectifs en plus de votre tournée ?
Exactement. Mais nous continuons aussi à avancer dans cette voie-là, nous rajoutons des morceaux, etc.
Charlotte Munoz
Le 15/04 à l’Eglise Saint Pierre – Bourges (18)