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Arnaud Rebotini, musicien, compositeur de musique électronique de renom et collectionneur de vinyles à ses heures perdues. Il est aussi l’un des fondateurs du groupe Black Strobe fondé en 1997. Également lauréat du César de la meilleure musique pour le film « 120 battements par minute » de Robin Campillo. Rencontre avec un artiste talentueux, aux divergences musicales atypiques.
Je t’ai vu à Ostrava (Rép. Tchèque), trois ans plus tôt lors d’un concert industriel. Quel souvenir en gardes-tu ?
Il y a avait une ambiance incroyable avec un immense plateau et je me souviens qu’il y avait le groupe Swans juste derrière. Et puis le cadre était très atypique avec cette sorte d’usine désaffectée.
Tu alternes un peu les projets entre le solo, le groupe, les musiques de films. Comment tu fonctionnes ? Tu fais suivant tes envies ou plus en fonction des propositions ?
Alors c’est vraiment à l’envie, je choisis mes projets à l’inspiration, si j’ai plus envie de faire de l’électro avec beaucoup de synthé ou si j’ai envie de réécrire des chansons dans ce cas je me dirige plus vers une musique comme celle que j’ai avec le groupe Black Strobe.
Et tu mènes tout en parallèle ?
En parallèle oui et non. Par exemple je travaille sur deux albums un qui est plus tourné du côté électro et un plus chanté plus arrangé avec de l’acoustique. Pour te faire une petite confidence je pense que c’est le deuxième qui va sortir en premier. Après j’ai aussi des demandes pour mon live, le côté un peu plus club qui tourne quoiqu’il arrive et qui est plus léger, à l’inverse de monter un groupe.
Pour la musique du film “120 battements par minute”, tu étais associé au projet dès le départ ?
J’ai été associé après qu’il ait eu le financement du film. Quand il était au moment du casting, j’ai commencé à écrire la musique. Je lui ai proposé des morceaux en fonction de ce qu’il désirait. Surtout que Robin est une personne qui est très attachée à la musique et c’est vraiment une partie importante pour lui. C’est exactement comme pour “Eastern Boys”, son précédent film, même si ce n’était pas un film musical par définition, il savait exactement et très précisément quel morceau, quelle couleur musicale il voulait.
Avec le recul, quelle impression tu retiens de cette aventure un peu folle ?
Déjà une rencontre avec Robin qui se prolonge et puis bien évidemment les comédiens. Je suis allé sur le tournage, après il y a eu le Festival de Cannes, le succès, le César. C’était vraiment un rêve et je pense que c’est difficilement possible d’avoir mieux et de faire mieux que cette expérience. J’avais une chance sur cinq de recevoir ce prix sachant que le film était dans les pronostics. Après il n’y avait pas du tout de certitude, c’était le suspens jusqu’à l’annonce finale. Et puis quand j’ai entendu mon nom j’étais véritablement ému, c’était indubitablement une consécration et de reconnaissance pour tout ce travail. Après il est vrai que tu peux faire la meilleure musique de film de l’histoire du cinéma mais si le film ne marche pas ou peu c’est beaucoup plus compliqué pour obtenir un prix. Donc, oui on peut dire que j’ai eu de la chance d’être sur un film qui a fait un carton.
Tu es présent chaque année au Festival Yeah !, j’imagine qu’il y a de bonnes raisons ?
Bien sûr, premièrement j’ai sympathisé un peu avec toute l’équipe du festival et notamment Laurent Garnier. Et puis à côté c’est un endroit qui reste très familiale, sans oublier l’ambiance, la qualité des affiches proposées, on ne peut pas rêver mieux.
Apparemment tu es très attaché aux vinyles, ça te tient toujours autant à coeur ?
Bien sûr, j’achète toujours des disques pour compléter ma collection qui devient assez phénoménale au fil des années. Je les range dans mon salon avec des étagères vinyles de partout mais j’en ai également dans mon studio.
Sur quoi travailles-tu en ce moment ?
Black Strobe qui va certainement sortir un nouvel album dans le courant de 2019. Je vais reprendre des éléments que j’ai mis dans les musiques de films avec des instruments comme la flute, de la clarinette.
Marine Virmoux
Le 13/10/18 dans le cadre du festival Rade Side Of The Moon à l’Oméga Live – Toulon (83) et le 30/11/18 au Cargo de Nuit – Arles (13).
www.rebotini.blackstroberecords.com