A quatre vingt six ans, Ennio Morricone continue un chemin artistique que rien ne semble altérer. Connu surtout pour des musiques de films célèbres partout à travers le globe, ce compositeur et chef d’orchestre est aussi un créateur de musique de chambre. Sa carrière commence dans les années cinquante en tant que compositeur au théâtre, puis avec de nombreux arrangements pour la télévision et la chanson. Dès le début des années soixante, de nombreux réalisateurs le sollicitent pour « habiller » musicalement leur œuvres cinématographiques. Il s’essaie comme compositeur au cinéma en 1961 avec le film « Il Federal ». Sa collaboration avec son ami Sergio Leone reste le temps fort de sa carrière de compositeur de musiques de films. La consécration sera immédiate en 1964, avec « Pour une Poignée de Dollars » et le succès se poursuivra avec « Le Bon, la Brute et le Truand », « Il Était une Fois dans l’Ouest », « Il Était une Fois la Révolution » et « Il Était une Fois en Amérique ». Notre homme transforme en or tout ce qu’il touche et travaille avec d’autres cinéastes célèbres à qui il offre des joyaux. Pour n’en citer que quelques uns, les musiques des films « Le Clan des Siciliens », « Les Moissons du Ciel », « Mission » ou « Le Professionnel » seront d’autres temps forts d’une carrière dont la qualité et la richesse donnent le vertige. Il démontrera une jeunesse sans faille en travaillant récemment avec Quentin Tarantino pour les musiques des deux volets de « Kill Bill » et du dernier opus récent du réalisateur, Django Unchained. Le compositeur Ennio Morricone témoigne d’un style très éclectique, dont on dit souvent qu’il allie mysticisme, sensibilité, poésie, force et lyrisme. Il collectionne les récompenses : BAFTA de la meilleure musique de film en 1987, plusieurs Nastri D’Argento, cinq nominations aux Oscars, trois Golden Globes, un Grammy Award, un Lion d’Or au Festival de Venise et un Oscar d’honneur en 2007 pour l’ensemble de sa carrière. La même année lui sera remis en France la Légion d’Honneur. Depuis 2001, et après plus de 450 œuvres cinématographiques, l’artiste s’est quelque peu éloigné du cinéma pour se rapprocher du public. Avec différents orchestres au fil des concerts, le Maestro a entamé une tournée qui l’a emmené en Europe, en Asie et sur le continent américain, atteignant plus d’une centaine de représentations. En ce printemps 2015, il s’apprête à faire revivre son répertoire en tournée française avec une formation déployée de musiciens et choristes.
Raymond Sérini
En concert le 12 Mars au Palais Nikaia de Nice (06), le 14 mars au Zénith de Toulouse (31) et le 11/07 aux Arènes – Nîmes (30).