#NVmagLiveReport
Le 19/10/18 au CNRR de Nice (06)
Pour commencer la soirée, le trio de l’accordéoniste Frédéric Viale. Ils nous emmènent pendant un (trop) court set en voyage en Amérique du Sud, entre brésil et argentine, bien calé dans les fauteuils confortables de l’auditorium Joseph Kosma du conservatoire. Des compos du leader, des reprises et un hommage très émouvant à Jacques Brel, La Chanson Des Vieux Amants, réarrangé façon Astor Piazzolla. Mais il y avait beaucoup de Viale aussi dans cette interprétation. Derrière, Zaza Desiderio à la batterie et Natallino Neto à la basse électrique assure une rythmique, un accompagnement, impeccables beaucoup plus jazz que bossa ou Bahia. Les lignes de basse sont très belles, la 5 cordes a un super son, rond, groovy, idéal pour la frappe à la fois chaloupée et tendue du batteur. Un court entracte et Stefano di Battsita prend place avec son quartet de haute volée. Un habitué des salles azuréennes, Éric Legnini au piano. Un batteur trop rare par ici, le marseillais Franck Agulhon et « The » contrebassiste italien Rosario Bonaccorso. Le set commence de façon très normale, Stefano au sax alto entonne un thème suivit par ses compères, une petite reprise puis le concert insensiblement vire à la commedia del arte, façon jazz. Tout commence par les chaussures rouges de Legnini qui semble beaucoup impressionner le saxophoniste. Il présentera chacun des musiciens lui compris, comme étant napolitain, ce qui n’est, bien sûr, le cas d’aucun. L’humour s’instille de plus en plus dans le show mais la musique reste bel et bien là. « On n’est pas très bons compositeurs, alors ce soir on joue la musique des autres », nous dit-il, dans un délicieux mélange de français et d’italien, on entendra une version très personnelle de « Giu La Testa« , le thème d’Ennio Morricone pour le film de Sergio Leone, (il tentera de faire chanter le fameux « sham, sham », au public) avant de revisiter « Quando« , une chanson de Pino Daniele. Magnifique version au sax soprano qui donne la chair de poule. Un petit passage par l’Afrique, « Caravan » et « Night in Tunisia« , à la sauce Stefano, sont l’occasion pour lui de faire un petit tour dans la salle, saxo en bouche, pour le plus grand plaisir des spectateurs. Après quelques autres gags dont une leçon de tempo pour une jeune admiratrice du premier rang, il entame un long final sous la forme d’un « Mark The Knife » d’anthologie mettant à contribution tous ses musiciens; le swing des arpèges de Legnini, le punch d’Agulhon et la complicité amusée de Bonaccorso.
Une de ces soirées des Live Sessions du Nice Jazz qui laissent un grand souvenir.
Jacques Lerognon