SAINT JAZZ CAP FERRAT (Soir 2)

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Le 09/08/2024 sur la Place de la Liberté – Saint-Jean-Cap-Ferrat (06).

La soirée commence avec un trio cosmopolite où le pianiste cubain Omar Sosa est associé au percussionniste vénézuélien Gustavo Ovalles. Entre eux, la chanteuse italienne Maria Pia De Vito. Autant les rares duos piano-percussions fonctionnent à merveille, les deux instrumentistes se répondent, s’immiscent dans le jeu de l’autre de la plus belle des façons, autant la vocaliste a un peu plus de mal à enthousiasmer. Elle scatte, elle gémit, elle double sa voix avec un looper. C’est seulement quand elle entonne dans sa langue natale, une chanson napolitaine dédiée aux mères, aux femmes, celle qui nous protègent, que son chant se fait plus dense, plus intime. Un des très bons moments est quand Gustavo Ovalles joue d’une sorte de percussion aquatique, des bruits d’eau qu’il actionne et modifie, déforme avec les mains et sur lesquels Omar Sosa place quelques beaux arpèges sur le piano à queue (aqueux du coup). C’est un peu comme une balade en paddle au soleil couchant dans l’anse des Fossettes.

Il faut un moment aux techniciens pour démonter les divers percussions et claviers afin de préparer la scène pour le prochain groupe. Le claviériste Laurent Coulondre passe quelques temps à régler ses trois claviers, quelques tests micros pour la batterie, puis on découvre le quartet Symmetric du trompettiste Nicolas Gardel et du saxophoniste (bien connu dans la région) Baptiste Herbin. C’est le batteur Yoann Schmidt qui tient les baguettes ce soir.  Les deux leaders jouent le thème à l’unisson (ou pas) puis partent en solos alternés, tout d’abord dans une compo de Gardel, « TheStrocke » puis « Le Zappy » de Baptiste Herbin. Ce thème est dédié à la fois à son grand-père et au fameux (mais ancien) animateur radio et chanteur jazz Zappy Max. L’association trompette-sax fonctionne à merveille, une complicité qui se voit et s’entend. Derrière son orgue Laurent Coulondre, tout sourire, s’en donne à cœur joie. Des nappes sonores, la main droite qui glisse tout au long du clavier supérieur. Souvenir d’enfance, à nouveau, avec « Geronimo », le rythme reste frétillant, les tempos sont rapides et la musique joyeuse et festive. Pour preuve, ils poursuivent avec « YoYo » un reggae qui permet à Coulondre toutes les fantaisies et à Baptiste Herbin un solo magistral, associé à la frappe nerveuse de Yoann Schmidt.

Après ses débordements enthousiastes qui nous ont délectés, Nicolas Gardel dédie le prochain morceau, le très romantique «Endless Memories of You »  à toutes ses ex. Les cigales, toujours en forme, accompagnent ces chorus soudain plus calmes. Cela ne durera pas car le quartet se lance dans un titre drum and bass, intitulé « Jungle Bells » qui va faire bouger tous les spectateurs. Synthé basse ultra compressé, long solo de trompette puis Baptiste Herbin reprend le flambeau avec son alto et sa reverb pour un chorus rapide et virtuose, appuyé une nouvelle fois par un Yoann Shcmidt lui aussi en verve. Dans un final déchainé, il empoigne son soprano, sans lâcher l’alto et souffle dans les deux sans ralentir le rythme. Epoustouflant et magique. Puis, ils saluent un public ébahi et transporté. On n’ose se lever, espérant un rappel, mais on sent bien qu’ils ont tout donné dans cette ultime incandescence.

Jacques Lerognon

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