#NVmagLiveReport
Le 07/11/24 au Théâtre Alexandre III – Cannes (06)
Pour fêter 10 ans de collaboration et d’amitié entre les jeudis du Jazs de Cannes et Jazz sous les bigaradiers de La Gaude, un jeudi spécial avec, pour une fois, deux sets.
C’est le quartet Compagnie So What qui ouvre le bal. Les soufflants, Laurent Lapchin à la trompette et Alex Benvenuto à la clarinette basse sont côté jardin, les cordes, Jean-Marc Laugier à la contrebasse et José Serafino à la guitare, côté cour. Un set où l’on entend des compositions personnelles du groupe signée Alex et des reprises d’abord d’éthio-jazz puis, une très belle version de “Musique pour dames” empruntée à Sophie Alour. (Elle l’avait joué sur cette même scène, l’an dernier avec son quintet). Suit une très belle composition de José Serafino avec une belle place à la guitare. Comme c’est un anniversaire, le premier des invités arrive avec son ténor: Frank Taschini, un habitué du club So What. Il semble quasiment faire partie du groupe. Le second invité n’est pas une surprise, sa batterie était déjà en place, Minino Garay. Le groupe devient le So What All Stars Band pour un temps! Pour brouiller les pistes, ils commencent par un mambo avant, évidemment, de se laisser aller à un tango qui augure fort bien de la suite du concert.
Petit changement de plateau et le deuxième set peu commencer. Le projet “Speaking Tango” du batteur et percussionniste, déjà nommé l’argentin, el grande Minino Garay! Comme il prétend -avec juste raison disent certains- ne pas bien chanter, le percussionniste a choisi de dire ses textes, de les déclamer plutôt avec la faconde et l’énergie qu’on lui connait. La poésie pour mieux faire découvrir la véritable essence du tango argentin. Mais il n’est pas tout seul derrière ses fûts. Christophe Wallemme à la contrebasse et Manu Codjia à la guitare l’accompagnent ainsi que Cédric Hanriot au piano. Entouré de telle façon, Minino peut laisser libre court à sa fantaisie. Bien qu’il joue des tangos mais aussi une milonga, Manu Codjia ne peux s’empêcher de laisser parler son instinct de bluesman et nos offre quelques solos fort bien sentis. C’est Christophe Wallemme avec sa contrebasse qui lui sert aussi de percussions qui maintient le groupe dans une, presque raisonnable, tempérance. Chansons d’amour tristes ou gaies, anecdotes rigolotes, mauvaise foi flagrante: Carlos Gardel aurait été encore meilleur s’il était né en Argentine et pas à Toulouse. En rappel, Minino se lève pour faire chanter le public, il esquisse quelques pas de danse avant de rejoindre sa batterie pour un final échevelé pour un set qui semble ne jamais vouloir finir.
Jacques Lerognon