Du 11 au 13/07/2024 à Saint-Aubin-sur-Mer (76).
Bon déjà, faut-il le rappeler, ça peut servir pour les prochaines éditions, il y a bien en France deux « Saint-Aubin-sur-Mer ». On a forcément une pensée pour celles et ceux – et on en a croisé – qui s’en sont remis aveuglément à Google Maps. 3h36 de route au départ de Paris pour trouver à l’arrivée le « Charleston » et une merveilleuse église du XIIe siècle. Ce « Saint-Aubin-sur-mer » là a certes son charme mais il est dans le Calvados. Rien de grave pour les plus déterminés, 2h18 de voiture plus et les voilà au bon Saint-Aubin-sur-Mer, celui qui nous amène en Seine-Maritime. La fête peut commencer.
Quelle est cette œuvre, de 4 mètres de haut, qui règne sur l’entrée du festival ? Perché sur son trône, surplombant la mer et les vaches normandes, gardiennes de la fête… Il s’agit d’Albert. Avec ses 100 mètres de fer à béton pour l’ossature, du fer issu de bouteille de gaz pour les mains, et ses 3 kms de lamelles de bambous… Albert, « un singe en hiver », créé par l’artiste plasticien Edouard Rochet, nous ouvre cette année les portes du festival !
Comme pour chaque édition depuis 2012, la station balnéaire de la Côte d’Albâtre, accueille les festivaliers pour trois jours de sons palpitants et de performances captivantes.
Créé par l’association Pete The Monkey, qui a pour objectif de sensibiliser à la cause environnementale et animale, le festival se veut engagé et responsable. Un lieu de respect de toutes les diversités, de créativité, d’expression et d’écoute.
Électro, techno, rock psyché, hip hop… Côté musique, les pépites sont nombreuses, la programmation est riche. Malgré l’absence de leur voix emblématique, Merve Daşdemir, qui a annoncé son départ du groupe récemment, la tête d’affiche Altin Gün a régalé le public. D’autres formations comme Los Mirlos, Dov’èliana ou encore Baby’s Bersek ont su réchauffer les corps, pour cette première soirée humide et fraîche en terre normande.
Malgré la pluie en continu jusqu’à la fin d’après-midi du vendredi, 5.000 « monkeys » étaient encore attendus pour vibrer dans leur jungle préférée. Entre les shows toujours plus « hot » de la scène cabaret « Folie de Pete » ou la performance démente de la reine de la nuit Sam Quealy, les festivaliers pouvaient, à discrétion, découvrir aussi de nombreuses activités annexes.
On a aimé : les saunas et les bains froids revigorants, le kebab végétarien libanais, les mariages à la chaîne, célébrés par le collectif british Nightescapes, les stands de maquillage (avec paillettes comestibles bien sûr), les ateliers couture, coiffure, linogravure. Sans oublier les stand up du « Monkey Comedy » et les « Monkeys talks », pour discuter biodiversité, inclusivité, sexualité.
On peut aussi ajouter à toutes ces réjouissances l’expérience du « Silent Hill » – casque sans fil sur les oreilles à déambuler au son du DJ Set moelleux de Los Fanfaron ou de la pop suave de Gabriel Auguste – qui vaut clairement le détour.
Samedi, cap sur la mer ! Eau turquoise, plage de sable fin, soleil qui vous caresse la peau. S’il n’y avait pas les falaises derrière, on pourrait presque se croire aux Caraïbes. Un petit bain et une sieste réparatrice plus tard, c’est l’heure de repartir dans les jardins du château pour profiter du concert de Johnny Jane. Entre musique anglophone et chanson française, le fan de Gainsbourg, Emile de son vrai nom, a su envelopper le public avec douceur et délice. Pour cette dernière soirée, on notera aussi les belles performances de Fat Dog, Maraboutage et Vocci.
Gros big up à Pete et ses équipes pour la richesse et la créativité du programme. Merci pour ces moments et à l’année prochaine à Saint-Aubin-sur-Mer… Le bon hein !? Pas celui du Calvados.
Maxime Morin & Nik