PETER DOHERTY

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Le 15/08/2024 à la Fondation Maeght – Saint-Paul-de-Vence (06).

Dernière soirée clôturant une parenthèse des plus rafraîchissantes en ces grandes chaleurs estivales au cours desquelles la Fondation Maeght, comme à son accoutumée, ne perd rien ni de sa superbe ni de ses principes immuables en matière d’hôte de marque. C’est avec une jauge pleine que cette grande institution de la promulgation de l’Art pour tous proposait, une fois de plus, un double événement : visite du musée suivie d’un concert au cœur de son jardin.

Dès l’ouverture des portes à 19 h 30, les sept cent cinquante heureux participants venus profiter de l’illustre réception franchissent, dans une joie et une excitation palpables, les portes du lieu enchanteur. À l’honneur, ce soir, Sir Peter Doherty lui-même. Dire que le show man britannique était très attendu relève du plus euphémisme. En effet, toutes générations confondues, groupies et fans avérés étaient bien présents au rendez-vous. Contrastant littéralement avec sa, maintenant lointaine, image de jeune idole turbulente et imprévisible, héritage de ses années passées en tant que front man du groupe légendaire The Libertines, Peter Doherty rayonne visiblement de générosité présentielle auprès de son audimat. La proximité est de mise, ici, pas d’épanchement excessif, aucune de ces hystéries collectives auxquelles la star anglaise fut familière durant de longues années. Le chanteur se prête agréablement au jeu des questions réponses dans le cadre de mini-entretiens au gré des rencontres prenant vie au sein du labyrinthe Miró.

Le concert. Très sobre, Peter, charismatique comme lui seul sait l’être, seul sur scène avec sa guitare, accompagné en fond sonore par les cigales provençales, son chapeau gris en guise d’accessoire, affiche une nonchalance décomplexée. Les chansons, soigneusement sélectionnées et interprétées selon une set list savamment éditée, touchent les cœurs d’un public conquis par avance. Tout le long du show, l’interaction avec les fans est continue. Certains n’hésitant pas à invectiver l’artiste, flirtant, parfois, il faut bien le reconnaître, avec un “Je ne sais quoi” (NDLR : en français dans le texte) d’insistance. Peter fait beaucoup de traits d’humour à l’anglaise, le flegme en cerise. Le public succombe, le charme est omniprésent. Le style du chanteur est très poétique, la musique, douce, oscille entre blues et rock-folk.

À la proximité, succède l’intimité. Moment touchant avec la berceuse “No Pot of Gold (Lullaby for Billie-May)” dédiée à sa fille de quinze mois et présente au concert dans les bras de sa maman. En bonus : la primeur de deux nouveaux morceaux annonciateurs, croisons les doigts, d’albums à venir. Des titres de ses précédentes formations, The Libertines (« Back From the Dead, All at Sea, Night of the Hunter, Death on the Stairs, Shiver »), et Babyshambles (« East of Eden, Run, Run, Run, Fuck Forever »), viennent enflammer l’ambiance.

Sur la demande du public, une petite improvisation du morceau “Psycho Killer” des Talking Heads, fait l’unanimité. Si l’on peut regretter l’absence de rappel, le contenu du spectacle ne laisse personne sur sa faim, une douceur dans l’air mêlée avec le feu d’artifice du 15 août, donne, ce soir-là, une manière parfaite et singulière de clôturer cette soixantième édition.

Aurélie Kula


www.fondation-maeght.com

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