ÓLAFUR ARNALDS

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#NVmagLiveReport

 

Le 16/03/19 à l’Espace André Malraux – Six-Fours-les-Plages (83).

 

“Fiat Lux…”

Après un fabuleux concert au Palau de la Musica à Barcelone, c’est à Six Fours qu’ Ólafur Arnalds vint embellir l’horizon sonore de l’Espace André Malraux. La tournée européenne du jeune islandais, accompagné de ses 5 musiciens. : Viktor Orri Arnasson au violon, Sigrun Harôardottir au deuxième violon, Unnur Jonsdottir au violoncelle et Magnus Trygvason Eliassen à la batterie, faisait, en effet, halte dans ce magnifique écrin varois. En cette journée idéale, annonciatrice d’un printemps qui se veut, chaque année, un peu plus précoce dans nos régions du Sud, un public de tout âge, mais surtout très nombreux, avait répondu présent à l’appel envoûtant de la musique néo-classique jouée par ce compositeur doté de l’esprit créatif propres aux artistes originaires des pays nordiques. Le début du concert prévu à 20h30, c’est avec un peu de retard qu’ Ólafur apparaît sur scène, seul, vêtu de blanc. Lorsque les premières notes, délicates et mélancoliques s’envolent vers le ciel, c’est une salle de quatre cent personnes qui se laisse plonger dans l’univers du talentueux musicien. Rapidement, le silence impérial tourne à la dévotion. Un incident technique, rendant le micro du musicien inutilisable l’espace d’un moment, provoqua le premier effet comique et, par là même, la première complicité entre Ólafur et ses fans. Ólafur était alors en train d’expliquer que la thématique de ce live allait être principalement axée sur son dernier album sorti l’année dernière ” Re : member “, devant une audience qui ne voyait bouger que ses lèvres. Visiblement amusé par cette mésaventure, Ólafur décida, alors, d’exploiter ce lien tissé, de façon imprévue, en invitant les spectateurs à chanter la lettre “A” dans le but d’enregistrer sporadiquement ce son afin de l’intégrer à son second morceau. Nous nous laissons enivrer par autant de beauté, une beauté rare et épurée. L’omniprésence des paysages islandais est constante et se décline tout au long des morceaux interprétés. Chaque morceau a pour métronome, le rythme inéluctable donné par le son des gouttes d’eau issues de la fonte des glaces et s’écrasant sur le roc. Au fur et à mesure du temps partagé en ce lieu devenu cathédrale, l’artiste se livre par le biais de son œuvre et ouvre son cœur à qui veut prêter l’oreille. Ólafur nous explique alors que, lors de la composition de “Re : member”, suite à un accident endommageant sa colonne vertébrale, il s’était retrouvé avec la main droite paralysée, incapable de pratiquer le piano. Il élabora donc, avec un ami, un logiciel lui permettant d’enregistrer plusieurs gammes sur une même note et ainsi de poursuivre le travail relatif à la composition de l’album. C’est dans une ambiance cinématographique, baignée de lumières minimalistes, que se poursuit le concert. Les musiciens apparaissent et disparaissent de la scène, au gré de leur prestation, accompagnés d’un jeu de lumières et enveloppés d’un léger halo créé par les fumigènes, dans une ambiance intimiste. Moment hors du temps, le solo absolument fabuleux interprété par le violoniste Viktor Orri. Après un standing innovation Ólafur revient seul pour un ultime rappel. Il prend le temps de nous expliquer une petite anecdote avant de jouer son dernier morceau. Lorsqu’il était plus jeune et évoluait au sein d’un groupe de musique punk, sa grand-mère l’invitait dans sa maison pour manger des cupcakes tout en le forçant à écouter de la musique classique, notamment du Chopin. À force d’en écouter, il se mit, petit à petit, à apprécier cette musique. C’est grâce à sa grand-mère que ce champ des possibles lui fut révélé. À la disparition de celle-ci, il y a quelques années, Ólafur composa un morceau à son effigie en son honneur. C’est dans une extrême tendresse, que nous rendions, tous, ce soir-là, hommage à sa “mamie”. Double standing ovation. Après une heure et quarante-cinq minutes de frisson, le rideau retombe, laissant chacun orphelin d’une étoile qui, l’espace d’un instant, sut révéler en nous les sensibilités sous leurs formes les plus exacerbées.

 

“L’Œuvre d’ Ólafur Arnalds est une partition simplifiée à l’infini, interprétée par des adultes et écrite par des enfants” (Aurélie Kula).

 

Setlist : Intro / Arbakkinn / Brot / Only the Winds / Re :Member / Unfold / Beth’s Theme / Verses / Momentary / Saman / Momentary (violons) / 3326 / Ypsilon / Undir / Ekki Hugsa / Nyepi / Doria / 3055 / Rappel : Lag Fyrir Ömmu

 

Aurélie Kula

 

 

olafurarnalds.com/

 

 

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Aurélie Kula
Aurélie rejoint l'équipe de Nouvelle Vague en 2013, en tant que rédactrice. Après plusieurs contributions, elle intègre le bureau du journal au sein duquel elle effectuera les missions liées à sa nouvelle fonction de secrétaire de rédaction pendant plusieurs années, ce qui l'amènera à couvrir beaucoup de concerts et de festivals, comptes rendus et interviews d'artistes de renoms et internationaux. Aurélie est en charge du "Son du jour" sur la page Facebook de Nouvelle Vague, publié tous les jours à 13h. Amatrice de jazz, IDM, dream pop, néo classique et de punk rock (en gros FIP), elle est aussi une grande collectionneuse de vinyles. Ses autres passions sont, à ce jour, la photographie, la littérature, la basse, les arts martiaux et le yoga. A présent, elle travaille en tant qu'assistante de production pour l'influenceur Nota Bene, youtuber spécialisé dans la vulgarisation de l'Histoire et le Gaming.

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