Dans un contexte de marasme généralisé et à contrario de plusieurs festivals de renoms, les Nuits du Sud tiennent bon la barre avec un bilan 2013 équilibré. Quelque 60 000 personnes ont foulé le sol de la place du Grand Jardin à Vence, soit une fréquentation du même acabit que l’an passé.
La recette du succès ? Il faut la chercher d’abord du côté du lieu. Car on ne le répétera jamais assez, au-delà de la programmation, ce qui fait toute l’identité, la force et l’esprit d’un festival, c’est d’abord et avant tout son cadre, son écrin. Et cette place du Grand Jardin, bordée de platanes, en plein centre ville, a tous les atouts pour que le charme et la magie opèrent. Un cadre rêvé pour un public intergénérationnel avide de rencontres et de découvertes musicales. Il suffisait de voir comment le hip hop du jeune talent marseillais Jibs parvenait à faire se lever un parterre assis de personnes âgées, bras en l’air cadencés et sourires aux lèvres, pour en être convaincu. Hip hop & 3e âge : quelle belle rencontre !
Mais les Nuits du Sud, c’est aussi et bien sûr une programmation qualitative élaborée de main de maître par son charismatique directeur artistique : Téo Saavedra. Entre artistes de grande renommée ou formations plus « confidentielles », rares ont été les déceptions. On citera notamment la fougue de la franco-brésilienne Flavia Coelho qui volait la vedette au Malien Salif Keita avec un mélange survolté de rythmes brésiliens et de reggae/ragga, ou encore l’énergie non moins débordante du grand Goran Bregovic qui renversait littéralement un public conquis. Impossible d’évoquer tous les artistes tant l’affiche était garnie, on gardera néanmoins en tête la magnifique et (trop) courte prestation de Patti Smith, celle des petits Aixois devenus grands de Deluxe, sans oublier Chic & Nile Rodgers avec l’apparition surprise d’un certain Bono sur scène. A noter également la visite d’Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, gage de reconnaissance s’il en fallait pour un festival qui fait sans nul doute partie des plus grands.
Matthieu Bescond