le 21/07/17 au théâtre de Verdure et scène Masséna – Nice (06)
#NVmagLiveReport
Les meilleures choses ont une fin, cette soirée du 21 juillet est la dernière de l’édition 2017 du Nice Jazz Festival. Mais quelle soirée, coté théâtre de verdure, c’est un véritable…festival de sons, d’harmonies, de mélodies.
Tout d’abord, deux vainqueurs du tremplin Nice Jazz se succèdent sur la scène. Lauréat en 2015, Spirale Trio attaque dès 19h, sous un chaud soleil, un -trop court- set. Les trois musiciens exposent les thèmes du pianiste Laurent Rossi, issus de leur nouvel album. Le batteur, Jérôme Achat est particulièrement en verve.
Gagnant en 2016, Pierre Marcus et son quartet leur succèdent. Cette scène les transcende surement un peu car leur set est exceptionnel. Baptiste Herbin tricote de vives et superbes phrases sur son alto. Fred Perreard apprivoise le Steinway. Thomas Delor nous offre en fin de concert un très savoureux solo à mains nues sur sa batterie. Pierre Marcus ne semble pas affecté par la solennité de l’instant et assure son, toujours efficace, jeu de contrebasse. Alors qu’Henri Texier va enchaîner dans un moment, on sait que la relève est assurée. Et avec élégance !
Entre temps, lors d’un point presse, le maire de Nice annonce un bilan de fréquentation en hausse et révéle les vainqueurs du tremplin 2017 Jef Roques Quartet qui jouera ici même l’été prochain et Néo Zagroun 4et, prix du public, qui sera programmé au Off.
Henri Texier présente son plus récent projet Sky Dancers 6, un sextet qui joue un répertoire dédié aux indiens des deux Amériques (Comanche, Hopi, Sioux, Micmac et autres. A l’exception du superbe He Was Just Shining qui est joué en quartet (baryton, alto, batterie et drums) en hommage à Paul Motian, vieux camarade de route du contrebassiste. La musique a un côté tribal par moment. Le batteur Louis Moutin semble totalement habité, il imprime une cadence diabolique qu’il joue avec les baguettes, les balais ou simplement avec les mains. Manu Codja qui remplace au pied levé –mais de quelle façon – Nguyên Lê nous offre des chorus de toute beauté comme dans Navajo Dreams où il engage à fond la distorsion de sa guitare. Instants magiques qui finissent comme dans une danse du feu avec un rappel que l’on n’oubliera pas de sitôt.
Quelques minutes plus tard, Kamasi Washington, relève le défi de nous amener encore plus loin. Voilà plus de deux ans que l’on évoquait sa venue au Nice Jazz, il ne nous a pas déçu. Deux batteurs, un claviériste, un bassiste/contrebassiste, un tromboniste ainsi qu’une chanteuse-danseuse sont là pour accompagner le saxophoniste. Pharoah Sanders et John Coltrane sont là aussi, en ombres tutélaires, presque tout au long du set. Une musique organique, puissante même quand il reprend Clair de Lune de Debussy (son compositeur préféré dit-il). Son père, Ricky Washington, rejoint Kamasi sur scène avec sa flute et son soprano pour un très prenant (et politique) thème dédié à la mémoire et aux actions de Malcom X. Ils sombrent, un temps, dans un funk de foire avec le pianiste qui use et abuse du Moog et du vocodeur avant de se reprendre pour nous amener très haut, loin dans la nuit vers la toute fin de ce festival.
Quelques courtes escapades nous ont permis d’apprécier la Soul très seventies de Myles Sanko (Quelle voix!). Mais aussi, entre rock et musique malienne, la présence rayonnante de Fatoumata Diawara auprès de M, Mathieu Chédid.
Rendez-vous est déjà pris pour le 17 juillet 2018.
Jacques Lerognon