NICE JAZZ FESTIVAL: JOUR 2

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#NVmagLiveReport
Le 17/07/19 au Théâtre de Verdure –Nice (06)

19h30, plein soleil (comme disait Delon), au Théâtre de Verdure de Nice, la jeune chanteuse américaine Judi Jackson, toute de blanc vêtue, traverse la scène de sa démarche féline pour se poser devant le micro et devant les nombreux photographes qui admirent sa silhouette élancée. Pas de pause pour la musique par contre, le trio qui l’accompagne attaque immédiatement. Elle enchaîne les compositions de son album dédié à Nina Simone mais nous offre aussi une reprise Sade. Sa voix est puissante, plus que son physique (dont elle joue à merveille) ne ne laisse supposer. On comprend que Wynton Marsalis l’ai pris son aile ou que TSF la parraine. A un moment, Judi renvoie son pianiste Jamie Safir backstage et prend sa place devant le Steinway pour nous interpréter With You, une émouvante ballade écrite 10 ans auparavant (elle n’avait que 16ans). Vers la fin du set le batteur Will Cleasby nous délecte d’un solo de batterie mémorable. Le temps passe vite, fausse sortie et en rappel, House Of The Rising Sun, très enlevé et expurgé de toute sonorité folk. Une belle découverte, une dame que l’on reverra surement d’ici peu.
Le temps d’un rapide changement de plateau, c’est le trio de Christian Sands qui prend place. Le public est envoûté dès mes premières mesures par le touché exceptionnel du jeune pianiste. Un phrasé qui rappelle celui d’Ahmad Jamal à certains, celui de Bill Evans à d’autres. C’est un élève de Christian McBride qui était sur cette même scène la veille. Il attaque avec Rebel Music, extrait de son album « Facing Dragons » de 2018. Beaucoup de sensibilité dans son jeu, complicité évidente avec ses deux musiciens. Il fera quelques variations autour du thème Blue Monk avant de se lancer dans une composition d’inspiration brésilienne. Nous aurions bien aimé entendre sa version de Yesterday mais il enchaîne sur une intro, façon negro spiritual, qui va devenir après quelques mesures un magnifique Body and Soul. Le seul regret l’heure de la fin du set est déjà là! Mais la programmation du Nice Jazz nous a réservé une autre surprise, une autre découverte, Makaya McCraven qui ne tardera pas à prendre place derrière sa batterie. Un lineup qui comprend un instrument somme toute assez rare en jazz, une harpe (celle de Brandee Youger). En invité le trompettiste Marquis Hill que ‘on a vu à Nice en novembre avec son groupe. Makaya McCraven (né à Paris mais installé à Chicago) en est un batteur énergique, il installe un groove dès les premières notes. Si la guitare de Matt Gold est un peu mixée en arrière, on entend par contre parfaitement les cordes de la harpe vibrer, même derrière les souffles puissants du saxophoniste (Irvin Pierce) et de Marquis Hill (qui s’amuse parfois avec de petits percussions à mains). Fini la relative intimité du piano trio, là le groupe recherche manifestement le beat. Et il le trouve, entraînant le public avec lui. Ça pulse, la basse gronde, le pianiste n’est pas en reste. Du jazz comme on l’aime aussi, du jazz qui pousse les décibels, du jazz qui ose les vagabondages hiphop ou africains. Du jazz qui prouve qu’il est loin d’être mort.

Jacques Lerognon

Judi Jackson
judi jackson

judi 4et

Christian Sands
christian sands

Clarence Penn et ses chaussettes
clarence Penn

Makaya McCraven & Junius Paul
makaya & Junius

Marquis Hill
marquis

Brandee Younger
brandee

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