le 17/07/17 au théâtre de Verdure et scène Masséna – Nice (06)
#NVmagLiveReport
La musique a repris sa place au Nice Jazz Festival même si on n’oublie pas la tragédie de l’été dernier. Le Becca Stevens Band ouvrait donc l’édition 2017. Du pop folk avec de superbes harmonies vocales, le tout saupoudré d’électro et d’influence celtique. Vers le milieu du set, Becca Stevens troque sa guitare pour un ukulélé à 8 cordes. Nouvelle tonalité pour leur musique. Sur la scène Masséna, c’est Troy Andrews qui est sur scène. Sa musique est de plus en plus funk. Le trio guitare-basse-batterie qui l’accompagne ne déparerait pas dans un concert des RHCP ou de Living Color. Du métal fusion à fort volume. Pete Murano derrière sa Gibson envoie toujours un super gros son et ses chorus pulsés par les deux saxs raryton et tenor sont toujours aussi magique. Un regret cependant, Troy « Trombone Shorty » Andrews passe désormais plus de temps à chanter qu’à jouer de ce trombone qui a fait sa réputation et sa gloire. Et pourtant quand il en joue, ça le fait vraiment. Retour, ambiance jazz au théâtre de verdure, avec « Woman to Woman« . Un groupe multi-ethnique (6 pays représentés) et unisexe puisque les sept musiciennes sont toutes des femmes. C’était le but du projet! Une formation à géométrie variable dirigée du piano par Renée Rosnes, qui variera du trio au septet tout au long du set. Du coup, elles explorent toutes sortes de jazz, du jazz vocal (c’est Cécile McLorin qui officie à la voix) au swing ou au pur modal. Leur version de Yestrerdays ( de J. Kern pas de McCartney) a ému les afficionados. Ingrid Jensen va faire, à un moment, résonner sa trompette directement dans le corps du piano. Belle expérience sonore. Sur la grande scène, les New Yorkais de De la Soul développe leur jazz rap pour le plus grand plaisir du public nombreux derrière les barrières de sécurité. Un petit tour aux îles avec le nouveau projet de Roberto Fonseca « Abuc » comme Cuba à l’envers. Et il n’y a pas tromperie sur la marchandise. Chachacha, mambo et salsa se succèdent. De la musique autant pour l’esprit que pour le corps, on ne peut s’empêcher de danser. Fonseca laisse beaucoup de place à ses musiciens, percussions, cuivres, chanteur mais quand il se met derrière son piano, il peut être d’un lyrisme certes totalement latino mais vraiment prenant.
Il est temps d’aller voir le parrain du festival, Monsieur Herbie Hancock, himself. Derrière ses futs, le batteur Vinnie Colaiuta, impérial (il a débuté avec Zappa, rappelons-le). Lionel Loueke assure de superbes parties de guitare, dommage que celle-ci sonne la plupart du temps comme un synthé puisque Herbie Hancock sait aussi parfaitement le faire. Les anciens ont apprécié les quelques mesures de Cantaloupe Island (1964) mais c’est quand notre parrain, prend le temps de se poser derrière son magnifique Fazioli qu’alors tout change, la magie opère. Le piano exulte (et nous aussi).
Et demain sera un autre jour avec un programme dont on reparlera ici.
Jacques Lerognon
Crédit Photos: Jean-Luc Thibault