NICE JAZZ FEST ! (Soir 2)

0
34

Le 21/08/2024 au Théâtre de Verdure – Nice (06).

La jeune chanteuse Stella Cole vient à peine d’arriver de New York quand elle monte sur scène, accompagné d’un trio de musiciens parisiens, Bastien Brison au claviers, Malte Arndal à la batterie et le contrebassiste romain Luca Fattorini que l’on a entendu avec Hermon Mehari récemment. Elle nous dit souffrir du jetlag mais elle semble étonnement en forme. Elle s’est fait connaitre via TikTok et se produit aujourd’hui au Théâtre de Verdure du Nice Jazz. Elle chante pendant près d’une heure des reprises de vieux tubes des années 40 & 50, musiques de films ou de comédies musicales. Elle commence par “I’m Old Fashioned”, pour suivre par “The Boy Next Door”, popularisé par Judy Garland. On passera par “Moon River” pour finir par “Over The Rainbow”. Le public est enchanté, il peut chantonner avec Stella et ses musiciens. Peut-être un effet de sa jeunesse ou de TikTok, elle a tendance à un peu trop minauder entre les morceaux. Mais nul doute qu’on là reverra sur les scènes des grands festivals ces prochaines années, pour peu qu’elle dope un peu son répertoire.

Changement d’ambiance avec le pianiste et chanteur de La Havane, Alfredo Rodriguez. Direction Cuba, salsa, timba, guajira et autre rumba. Pour ce voyage, il est entouré de Michael Olivera (batterie), Yarel Hernandez (guitare basse), Carlos Sarduy (trompette et percussions) et de la chanteuse Alana Sinkey. On aura droit au classique “Besame Mucho” (écrit par une mexicaine) plus étonnant une reprise chaloupée de “Thriller” de Michael Jackson. Ils ont le même producteur: Quincy Jones! Le set vaut surtout par le jeu à la fois débridé et virtuose du bassiste. Il a vraiment l’air de s’amuser comme un petit fou y compris dans d’excellents duos avec le trompettiste. Alfredo Rodriguez donne aussi de la voix quand délaisse son touché très percussif (il faut bien marquer le tempo!). Au rappel, en trio, un autre classique repris en chœur par les spectateurs (pas tous) ” Guantanamera”.


Après un changement de plateau, on installe quelques percussions pour le set de celui que tout le monde attend: Kenny Garrett. On retrouve à ses côtés deux musiciens fidèles: le percussionniste Ruby Bird et le batteur Mark Whitfield Jr. Petite nouveauté depuis son dernier passage à Nice, il a son clavier sur sa droite et désormais une chanteuse sur sa gauche. Son répertoire s’est nettement déporté sur les musiques latines et sud-américaines mais malgré tout il garde sa sonorité de ténor unique, chaleureux et pétillant. Il fait très vite participer le public à son concert, il entame dès le deuxième morceau un véritable dialogue, l’invitant à chanter, danser ou taper des mains. Quelques beaux passages sont presque uniquement dédiés aux percussions, la chanteuse avec un chekere, Rudy Bird sur les congas et le batteur sur ses fûts et cymbales. Par moments Kenny Garrett duotte avec  Keith Brown, chacun derrière son clavier. Mais vite, il reprend son instrument de prédilection, le saxophone. Nous avons droit à un très long et très beau solo au ténor, il repart alors dans son élément originel, jazz modal ou plus free, il cite Coltrane (Love Supreme) avant de relancer le groove latino. Pas vraiment de rappel mais un très long final sur son “Happy People”, une composition de 2002 qui figure depuis sur quasiment toutes ses setlists.  Les spectateurs se sont massés sur le devant de la scène (ceux qui ont pu) et tout le monde (ou presque ) reprend les quelques notes du thème, presque un hymne.

Jacques Lerognon

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici