MARJORIE MARTINEZ – NATALIA M. KING

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#NVmagLiveReport

Le 30/04/22 au Théâtre Lino Ventura – Nice (06)

« Du blues, du blues, du blues », chantait en son temps Michel Jonasz, cela pourrait être le titre, le leitmotiv, de la soirée en cet International Jazz Day 2022.

Tout d’abord, la niçoise Marjorie Martinez en mode power quartet, guitares-basse-batterie, sans clavier, ni cuivre. La chanteuse, magnifique guitare acoustique Gibson en bandoulière, déroule une partie du répertoire de son récent album « Marjorie’s Blues Machine ». Alain Asplanato (batteur incontournable de la scène jazz azuréenne) et David Giacobetti (bassiste à la fois discret et très présent) assure une rythmique impeccable qui laisse tout loisir au guitariste Leo Giannola pour triturer de fort bel manière sa Telecaster. Si le premier titre sonne un peu country, les suivants seront pur blues. On retiendra tout particulièrement « Give It Up » pour son groove et pour l’anecdote de sa création (il vous faudra aller à un prochain concert du groupe pour la savoir!). Notons que Marjorie Martinez ne se contente pas de composer et chanter, elle nous a offert, elle aussi, quelques belles parties de guitare. Un set un peu court mais ils doivent laisser la place au groupe de Natalia M. King qui vient pendant ce court entracte peaufiner l’installation de leur matériel.

La chanteuse-guitariste américaine, est entourée de Damien Argentieri aux claviers, François Bernat aux basses, Vince Laurenty à la batterie et Ludovic Bruni aux guitares. Pas de temps mort, Natalia entame son concert d’un bel accord sur sa Strat’, puis vient sa voix chaude et puissante. (Idéale pour chanter le blues!).  Pendant près d’une heure et demi, elle va égrener les titres de son album de 2021, « Woman Mind Of My Own ». Dans un français quasi parfait (elle vit désormais à Arles) elle nous raconte ses chansons, de quoi elles sont faites, ce qu’elles nous disent. Assez vite Ludovic Bruni prend dans la poche un bottleneck qu’il fera glisser alternativement sur les cordes de ses trois guitares. Natalia King explore toutes les sortes de blues, du blues traditionnel du sud au blues rock bien juteux de Chicago en passant par un Morrison blues, un blues psyché à la façon de Doors, « Play On » (le plus grand moment du set). Soul et funk complètent le tableau. Derrière elle, Damien Argentieri passe allégrement de l’orgue Hammond au piano ou au Rhodes. Natalia tente à un moment, avec plus ou moins de réussite, de faire chanter le public pourtant enthousiaste. Le temps passe très vite à l’écoute de ce groupe, leur musique est intense. L’heure des rappels est là, après la fausse sortie. Deux longs morceaux enlevés pour clore cette soirée qui a mis en avant deux musiciennes de grand talent.

Un petit regret cependant, nous aurions bien aimé voir, entendre, les deux filles faire quelques choses ensemble, un petit standard de John Lee Hooker ou de Robert Johnson, à deux voix et quatre guitares….

Jacques Lerognon

Marjorie’s Blues Machine

Natalia M. King Band

 

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