Lou Tavano/Anne Paceo
Le 05/10/17 au forum Nice-Nord , Nice (06)
#NVMagLiveReport
La nouvelle saison des Nice Jazz Festival Sessions commençait ce jeudi au forum Nice Nord par un double plateau jazz vocal. C’est Lou Tavano qui ouvrait la soirée, en trio, une formule réduite par rapport au sextet de son dernier album. Plus intime, presque classique, le piano d’Alexey Asantcheeff et le violoncelle de Guillaume Latil servent d’écrin à la voix chaude de Miss Tavano. Des chansons pop-jazz, toutes en anglais pour ce set, arrangées avec délicatesse et subtilité. Même si on peut parfois voir et entendre Guillaume Latil jouer de façon fort peu conventionnelle de son instrument. Avec un médiator, un capodastre, en strumming, en pizzicati avec archet ou même comme d’une contrebasse. L’éclairage diffus convient fort bien à l’émotion qui s’échappe de leurs mélodies raffinées. Lou Tavano reviendra seule, au piano, pour un rappel mélancolique qui ne fût pas s’en évoquer l’américaine Ricky Lee Jones.
La seconde partie de ce concert sera plus énergique avec le groupe de la batteur(e) Anne Paceo et son projet Circles. Un cercle fait de quatre quadrants, Tony Paeleman caché derrière son Rhodes et ses synthés, Christophe Panzani, le saxophoniste au pedalboard consistant, la chanteuse Leila Martial avec ses petites boites électro et bien sûr, toujours souriante derrière ses futs et cymbales, la leader Anne Paceo. Le répertoire est constitué essentiellement des titres du dernier album Circles, un voyage intérieur, une évocation musicale et poétique. Anne Paceo a un drumming vigoureux même avec les balais, idéal pour accompagner le chant, les éclats, les vocalises de Leila Martial qui de titres en titres multiplie les performances vocales, en anglais ou dans une langue inventée à la façon de Stella Vander dans Magma. Eclectique et électrique, Christophe Panzani parait très habité par la musique. Usant de toutes les possibilités de son sax soprano et des effets offerts par l’électronique à ses pieds. Passant d’une sonorité pure à une emphase distordue fort étonnante. Mais quelle musicalité, quelle inventivité harmonique. Une musique exigeante qui demande au spectateur assis dans son siège de s’investir un peu, d’avoir une écoute attentive, de toujours réajuster la focale.
Une soirée déclinée, pour le plus grand plaisir de toute la salle, au féminin pluriel. Bravo mesdames!
Jacques Lerognon