#NVmagLiveReport
Le 21/03/19 à l’auditorium Joseph Kosma du Conservatoire – Nice (06)
Une première partie intéressante dont on retiendra la performance du bassiste niçois de JCat, Thomas Cordogli, la belle voix de Mey, dans un répertoire plus Nu-soul que vraiment jazz. Une mention particulière pour la chanson sans parole Vocalises . Mais du jazz, on va en avoir et quel jazz!
Le public nombreux – il y a même du monde au balcon (!)- s’apprête à vivre deux heures fabuleuses avec le quintet de Kenny Garrett. Un quintet de haute voltige, Kenny est accompagné par, de gauche à droite, Vernell Brown Jr au piano, Corcoran Holt à la contrebasse, le jeune et phénoménal batteur antillais Samuel Alisio et Rudy Bird aux percussions. Kenny Garrett à l’alto entame un thème très coltranien, aussi modal que fifties. Pianiste et bassiste se relaient pour les solos. C’est grand.
Passage au soprano, un plus rythmé, Garrett cite Miles Davis avec quelques notes de Jean-Pierre. Plus calme, presque bossa, le morceau suivant évoque lui, Body and Soul. Un petit tour par l’Afrique ensuite, avec des consonances amérindiennes aussi. On entendra My FavoriteThings (Coltrane toujours!) s’échapper du Steinway puis la voix de Kenny Garrett entonner un chant avant de passer à l’hymne de la tournée, titre du dernier CD, Do Your Dance. Chant, danse, blues, rythm and blues, le public s’anime dans l’auditorium. Le saxophoniste continue son histoire du jazz en quelques leçons en se lançant dans un bebop que Charlie Parker ne renierait pas avant de décocher un chorus frisant le free où l’on croit, là encore, reconnaître quelques standards à peine esquissés. Une fausse sortie qui laisse Samuel Alisio seul, à marteler –et de quelle façon- fûts et cymbales et c’est le rappel. Un classique, au répertoire depuis de nombreuses années, Happy People. La soirée ne semble pas vouloir finir, tous les musiciens comme le public, en verve lui aussi, chantent à l’unisson (ou presque).
C’est le printemps du jazz à Nice…
Jacques Lerognon