En allant à un concert, on ne sait jamais ce qu’il va faire naître en nous. Mélancolie, joie et tristesse ont été cette fois-ci au rendez-vous.
La démarche mal assurée, le pas hésitant, Johnny Winter s’est assis sur un tabouret pour ne plus en bouger. Son éternel Stetson rivé sur la tête protège ses yeux des projecteurs. Le poids des excès passés pèse lourdement sur les épaules d’un homme qui vient juste d’avoir 70 ans.
Dès la première note, on oublie cette image, on pardonne aussi la voix fatiguée pour n’entendre que le son légendaire de sa guitare; les titres s’enchaînent, avec « Johnny B Good », « Jumpin’ Jack Flash » et tant d’autres standards.
A ses côtés, trois musiciens d’exception : Tommy Curiale à la batterie, Paul Nelson à la guitare et Scott Spray à la basse.
Petit, Johnny Winter était pour moi le blues, 40 ans après l’étoile de ma jeunesse n’a rien perdu de son éclat.
Un mot sur L’Usine : une salle de spectacle construite dans une ancienne… usine. Un très bon son, un accueil chaleureux, une programmation variée et de qualité. On peut même profiter du concert en étant assis à la terrasse du bar. Je vous invite chaudement à vous y rendre.
Jean-Luc Thibault