#NVmagLiveReport
Ce sera mon coup de gueule de la semaine. Pendant toute la période hors festivals, j’entends gémir de nombreuses personnes sur la disparition du jazz et de son esprit dans les festivals, dits Jazz. Par contre, lorsqu’une soirée est 100 % jazz comme celle d’hier, tu étais où, cher public grincheux et jamais content. Difficile d’avoir un programme plus jazz avec trois générations de jazzmen, même s’ils ont un point commun : ils savent transgresser allègrement les frontières du jazz pour jouer une musique métissée où se retrouvent des racines africaines, de R&B, de funk… En ouverture, Shabaka & the Ancestors avec un son parfois très Coltrane furent brillants, haut en couleurs. Personnellement, j’ai adoré ce groupe qui commence à se faire un belle place dans l’univers du jazz. Robert Glasper Experiment enchaîna avec des surprises car Robert n’avait ni son bonnet (été oblige certainement) ni ses lunettes noires (été… il faut trouver une autre explication). Par contre, là, le set ne m’a pas convaincu, le vocoder de Benjamin Casey me fatigue, on tourne en rond et surtout la reprise brève de “Roxane” me fit pleurer alors que, sax en main, Benjamin fut somptueux. Dommage de continuer d’avancer sur cette voie car cette formation peut être divine. Il était tard dans la nuit, lorsque magique Archie Shepp monta sur scène. Cet homme m’éblouit ; il est fatigué, semble parfois épuisé mais quand il est sax ou micro en main, le poids des ans s’envole. J’ai du mal à le croire lorsqu’il parle de morceaux créés il y plus de 50 ans et pourtant ! Dans un français parfait, Archie rendit un vibrant hommage à Tom Mc Clung, son pianiste, qui nous a quittés à la mi-mai. Marion Rampal était son invitée. Quel bonheur de l’entendre, lui qui n’était pas venu à Juan depuis tant d’années. Du bonheur à l’état pur. Hier soir, nous avons eu une page d’histoire du Jazz et des souvenirs gravés pour de longues années avec MAGIQUE ARCHIE. Merci Monsieur Shepp.
JLuc Thibault
