#NVmagLiveReport
le 06/08/19 à La Villa Domergue – Cannes(06)
Pour la soirée de clôture du festival, un trio étonnant, inventif, drôle, à l’univers musical poétique et souvent déjanté : Dadada. Le pianiste Roberto Negro associé au saxophoniste Émile Parisien et au percussionniste Michele Rabbia.
Ils commencent par Gloria a la Poetessa qui nous permet de renter immédiatement dans l’imaginaire du groupe. Quelques sons électroniques puis la mélodie au sax soprano sur les accords de piano. Une douce folie s’installe sur scène. Roberto Negro penche la tête vers le clavier du Steinway, presque à le toucher. Émile Parisien entame sa gestuelle si particulière. Michele Rabbia, mailloche rouge entre les dents, sort quelques-uns de ses petits accessoires à percuter. On est bien loin d’un hard bop standardisé ! Le public est, très vite, conquis malgré les notes dissonantes, les rythmes enchevêtrés et les trouvailles sonores. Les trois artistes vont littéralement nous charmer pendant près d’une heure jusqu’à l’entracte buvette. Le deuxième set commence lui aussi en « fanfare » avec Préambule enchaîné avec Brinborion. Les musiciens semblent prendre beaucoup de plaisir à jouer, ils échangent des regards complices ou parfois interrogateurs : et comment on finit ce morceau ? Michele Rabbia amorce un nouveau thème à la voix, en scandant da, da, da, dans un micro, variant le ton, le rythme, le phrasé puis reprend ses baguettes alors que la boucle samplée dadadatise toute seule sous le regard amusé de ses deux comparses qui à leur tour entre dans le jeu. Petits arpèges de piano, les cordes frappées avec une baguette, le son fantomatique du soprano presque ad libitum. Le set se finit ensuite sur un genre de blues qui serait aussi la musique d’un film imaginaire qu’aurait produit les trois compères. En rappel, Sangu, une chanson (d’amour?) sicilienne passée à la moulinette du trio.
Probablement le concert le plus créatif et le plus envoûtant de cet été.
Et si vous n’avez pas pu les voir, écoutez les dans: Roberto Negro & Dadada: Saison 3 paru chez Label Bleu.
Jacques Lerognon
dadada trio