Il y a toujours un certain émerveillement à pénétrer dans cette villa Domergue entre les immenses cyprès puis atteindre la terrasse avec la vue sur la baie de Cannes puis prendre enfin place face à la scène et aux jardins qui descendent du ciel. Après le petit speech inaugural de Mr Ballester, directeur artistique, qui annonce son départ c’est le quartet à double leader de Fred Nardin etJon Boutellier qui inaugure cette édition du Jazz à Domergue. Il joue essentiellement le répertoire de leur album Watt’s dont le thème éponyme est dédié au batteur Jeff Watts mais aussi quelques standards dont un Mc Coy Tyner en ouverture et une célébration de la lune qui luit là-haut, « How High The Moon« . On gardera un très bon souvenir du blues (en 20 mesures nous dit-on), « Round Twenty Blues » qui permet tant à Nardin au piano qu’à Boutellier au ténor de nous montrer tout leur talent. Ainsi que le tube de Nardin (dixit Boutellier) Hope, superbe mélodie, éthérée et délicate où Patrick Maradan nous offre un chorus de contrebasse finement ciselé. Avant de nous rendre à la nuit et aux navettes qui redescendent les spectateurs vers la ville, ils nous interprètent un très sautillant « Whiskas Dance » qui n’est pas sans nous rappeler quelques harmonies de Lalo Schifrin.