#NVmagLiveReport
Du 20 au 22/10/17 au Palais des Congrès – Juan-les-Pins (06)
Vendredi 20 octobre
La première soirée grand public de ce Jammin Juan 2017 débute avec le jeune et dynamique duo londonien Binker and Moses. Un saxophoniste ténor, un batteur et des compositions denses, inventives, d’où le free d’Ornette Coleman n’est pas absent. Le phrasé énergique de Binker Golding épouse totalement le groove, presque tribal, de Moses Boyd. Le trio qui suit, celui de Gauthier Toux, nous plonge dans une ambiance plus intimiste, dès la ballade qui ouvrait le set. Le groupe lauréat du tremplin Jazz à Vienne 2017, nous offre quelques titres d’un prochain album et d’autres du précèdent, le très bon « Unexpected Things » (Nomad Music). La belle cohésion du groupe fait plaisir à entendre, l’harmonie, des notes aux musiciens. Pour finir la soirée, Sylvain Luc nous propose son nouveau projet avec les frères Chémirani (deux percussionnistes iraniens), Stéphane Belmondo, un vieux compagnon de route, au bugle et l’accordéoniste Lionel Suarez. Le guitariste a signé toutes les compositions, qu’il défend avec ardeur, tant en acoustique qu’en électrique. Les passages à l’unisson avec Belmondo, soutenus par la frappe subtile de Keyvan et Bijan, sont pure beauté. Ce soir est une première pour eux (et pour nous donc), le concept mérite surement quelques ajustements, au dire même du leader lors qu’une conversation impromptue avec le chroniqueur de Nouvelle Vague. Mais, finir la soirée avec eux, est à la fois une chance et véritable régal musical.
Jacques Lerognon
Dimanche 22 octobre
Dès 16h, c’est Emily Johnson qui ouvre la scène de l’Amphithéâtre. Originaire de Bulgarie, c’est en France qu’elle développe sa carrière. Cette artiste de talent est produite par l’ancien batteur de Mahavishnu, Narada Michael Walden (Diana Ross, Aretha Franklin, Sister Sledge, Mariah Carey, Al Jarreau, Whitney Houston). Mélange subtil de soul music, R’n’B on se laisse volontiers séduire par sa voix. Puis c’est au tour du Pierre Marcus Quartet de prendre place et nous offre le privilège de découvrir des extraits du prochain album à venir qui sortira en 2018. Compositeur et contrebassiste, il propose un jazz moderne soigné et original. Ce jour là, les deux musiciens au saxophone et à la batterie furent remplacés, car la formation originelle est composée de Baptiste Herbin (saxophone), Fred Perreard (piano), Thomas Delor (batterie). Ils terminèrent avec le morceau « Out Of Nowhere » de Leni Tristano. Puis c’est au tour du Richard Manetti Quartet de nous présenter son jazz manouche et de clôturer le festival. A 30 ans, Richard Manetti, guitariste et compositeur, fait partie de la nouvelle génération de jazz fusion. Il est accompagné de Fred D’Oelsnitz au piano/ Fender, Yoann Serra à la batterie et Jean-Marc Jaffet à la basse. C’est avec une reprise de « C’est Si Bon » que débute leur concert. C’est avec le ton de l’humour que le quartet nous fait partager de nombreux standards du jazz avec notamment « Songe d’Automne » de Django Reinhardt (1947). Ces jeunes talents du jazz ont un avenir prometteur.
Aurélie Kula