FESTIVAL DU VENT – Découverte n°1

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Calvi. Festival du vent. 22ème édition. Une sélection des plus belles découvertes et des plus grandes surprises. On vous propose chaque jour le meilleur de la veille. Vous n’êtes pas sur place et c’est bien dommage. Rencontres.

 

Du beat box et des paroles étranges mais pénétrantes, des gestes furieux, on ne sait pas trop bien si c’est de la danse contemporaine ou le délire d’un joyeux fou, des cris, des mimiques saisissantes qui semblent accréditer la seconde thèse et une foule qui assiste étonnée aux ébats musicaux de Morbac. Une énergie explosive qui inquiète et surprend mais qui bizarrement suscite quelque chose de tendre et poétique. Pourtant il gueule qu’il est con, pourtant il court et se braque et s’énerve. Il semblerait qu’ils sont quinze dans sa tête. Définitivement il est fou. Ou plutôt ils sont fous.

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C’est Mario Béchetouille musicien et artiste. Avec sa tête de travers et ses traits marqués son physique interpelle. Comme si c’était gravé en lui cette force de représentation. Il mélange l’art du boucleur, du clown, du danseur, il crée une scène pleine de trop plein. Il a posé son matos sur une poubelle, on est en face de la mer sur le port de Calvi. La vie est belle et surprenante, il a su le dire. Le crier.

Entendu dans la foule : « C’est quand même bizarre hein ».

Et puis le soir il y a eu Battista Acquaviva. Chanteuse lyrique. C’est un autre genre. Ici pas de cris, tout au plus des sourires timides de la jeune fille. Elle monte sur scène devant l’autel de cette cathédrale corse vieille de six-cents ans. Seul son haut, plein de paillettes rompt avec la simplicité de la mise en scène. Puis elle ouvre la bouche. La voix est irréelle, puissante, les aiguës sont aussi parfaits que les graves, le vibrato en impose. Pas besoin en effet d’en rajouter. Elle fera également monter son père sur scène, celui qui lui a tout appris. Il est âgé mais l’accompagne avec beaucoup d’émotions et une voix de baryton.

Un Ave Maria salué par le public, trémolo final sur l’hymne corse pour lequel le père et le guitariste l’ont rejoint. On ressent la passion de Battista pour son pays qu’elle honore si bien. Il ne reste plus qu’à repartir et redescendre cette pente qui nous avait tant coupé le souffle. Ce n’était rien à côté de la performance qui a suivi.

Elle l’a dit « Levez-vous s’il vous plaît, c’est pour l’hymne corse ».

Manon Feldmann

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