Le 06/03/2025 au Théâtre Alexandre III – Cannes (06).
Ambiance intime, éclairage léger dans tons ocres, les deux musiciens prennent place sur leur tabouret, de piano pour Pierre-Luc Jamain et de bar pour Djazia Satour. Un trio à deux, piano-voix et percussions. Djazia Satour chante en arabe, ses mains frappent avec délicatesse ou vigueur son bendir alors que Pierre-Luc Jamain lui tisse une trame harmonique sur le demi-queue. Elle demande très vite au public de participer, de l’aider à chanter le refrain de « Neghmat Erriah ». Comme peu d’entre nous comprennent la langue arabe, la chanteuse entre les morceaux nous explique les grands thèmes de ce qu’elle chante. Chants de liberté contre toute les oppressions, chants d’amour ou de voyages, ou comment le passé s’insinue irrémédiablement dans notre présent. On retiendra particulièrement « Zintkala », une chanson qui raconte l’histoire de Lost Bird, une jeune rescapée du massacre de Wounded Knee en 1890 et que Djazia dédie à tous les enfants de Gaza victimes d’une autre guerre coloniale.
La musique n’est pas que d’inspiration orientale et le pianiste y instille quelques belles parties très jazz nous offrant même une longue intro où les cordes sonnent très percussives (piano préparé? ) avant de laisser la voix de Djazia Satour nous envouter encore un peu. Le final évoque les sorcières pas toujours maléfiques que nous croisons tous les jours. Encore une belle expérience, une belle découverte des Jeudis du Jazz. Un magnifique concert superbement mis en lumière, en son et en scène.
Jacques Lerognon



