#NVmagLiveReport
Le 16/11/18 à La Coupole –La Gaude (06)
Le festival Jazz sous les bigaradiers se termine toujours par deux soirées dans la salle de La Coupole à La Gaude. Celle du vendredi débute avec La Compagnie So What, un sextet haut en couleur avec trois soufflants, clarinette basse, sax soprano et trompette, une guitare et la paire rythmique, contrebasse, batterie. Un répertoire très varié qui commence par des reprises, plutôt des relectures, de thèmes écrit par le maître de l’éthio-jazz Malatu Astake. Suivra le retour dans leur set d’un vieux titre Peùna, la pivoine en nissart, qui permettra à José Serafino de sortir de sa superbe guitare (home made!) un très beau solo tout en son clair! Dans la suite du set, ils reprendront d’autres compostions comme Neige d’Airelle Besson,(plus enlevé que dans la version originale avec Nelson Veras), le standard Nature Boy (on se rappellera Coltrane), dans And Now de Don Cherry où Thomas Guillemaud libére sa fibre, sa fougue, freejazz dans un chorus cinglant. Le final est, encore un titre remalaxé, emprunté cette fois-ci à Dr. Lonnie Smith, le très chantant bien qu’instrumental, Jungle Soul.
Un peu plus tard, d’une démarche hésitante, Aldo Romano ,en tenue de biker (jean, cuir noir, bandana), prend place derrière sa batterie, accompagné par le saxophoniste alto Doudou Gouirand et le guitariste Gérard Pansanel. Un set inattendu, un peu gâché par l’état de fatigue bien visible du batteur italo-francese. Un joli moment quand Aldo chante, d’une voie mal assurée, Estate, dans sa langue maternelle:
Tornerà un altro inverno
Cadranno mille petali di rose
La neve coprirà tutte le cose
E forse un po’ di pace tornerà
En rappel, un final très prenant, très explicite sur la vieillesse, la solitude, Aldo Romano, les yeux pétillants, lit, dit, un poème de Cesare Pavese alternant la version originale et sa traduction en français.
Espérons juste le revoir dans une meilleure forme, frapper, caresser, ses fûts et cymbales.
Jacques Lerognon