Une soirée qui s’ouvre sur la gloire régionale Merakhaazan et sa contrebasse aux effets multiples: distorsions, larsens, réverbérations, boucles et échos en tout genre. Malgré cet arsenal, la musicalité reste omniprésente et le tout hypnotise et hante l’audience tant et si bien que le contraste avec l’attendue Carla Bley reste perceptible malgré l’interlude entre les deux actes. La pianiste arrive alors, accompagnée d’un bassiste et d’un guitariste, offrant un mélange habile de classique contemporain et de jazz, délivré avec rigueur tout en simplicité mais néanmoins dénoué de la fraîcheur ou des surprises offertes par la première partie. Applaudissements à tout rompre. L’avant-gardisme acoustique a, une fois de plus, fait salle comble ce soir-là, prouvant que le talent, l’âme et la différence continuent de séduire malgré les tentatives de formatage aux effets de manche assénés aux hommes et femmes dans leur quotidien musical.