Le 04/11/2023 au Palais Stéphanie – Cannes (06).
Arthur Higelin, son chapeau et ses trois « frères de son » ont conquis le public cannois du Palais Stéphanie avec un spectacle de plus de deux heures, à la fois musical, visuel et onirique qui s’est terminé en standing ovation. Le décor est planté dès la première chanson « L’autre côté de la lune » avec un grand gong en forme de lune rouge au-dessus du batteur (« harmonisateur de pulsation » d’après le chanteur) Raphaël Seguinier. L’« énergie tellurique » de « Cannes la divine » est convoquée avec humour par Arthur H qui nous fait dire « Adieu [à la] tristesse », nous fait rêver au parcours de la Siagne jusqu’au sous-sol de la terre avec une improvisation sur l’eau de son grand ami guitariste Nicolas Repac puis nous fait voyager dans des contrées asiatiques grâce à la projection de montagnes peintes en fond de scène et à un solo de bols tibétains.
Les femmes étaient bien entendu très présentes dans les chansons : « Nancy » très poétique ; « Lily Dale » engagée avec un solo envoûtant du violoncelliste « très fou et très sage » Pierre Le Bourgeois puis d’Arthur H au mélodica ; Marie Trintignant dans « Le chercheur d’or » ; Brigitte Fontaine encensée dans une chanson-hommage aux accents gainsbouriens et évidemment « La boxeuse amoureuse », son tube si émouvant. Ce qui me reste en mémoire de cette enivrante soirée : les longues improvisations jazz des musiciens et d’Arthur H au piano qui se lève pour mieux ressentir les vibrations, le « bel oiseau » de feu qui s’ajoute au décor sur « El magnifico » et les jeux d’ombres chinoises de l’artiste passant avec sa lampe torche pour mettre en lumière ses musiciens et personnages et nous envelopper de leurs grandes silhouettes tantôt inquiétantes, tantôt enveloppantes.
Loreleï Martinsse
Photo : Loreleï Martinsse