KENT : Le Temps des Âmes

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Puisque même Iggy Pop reprend du Piaf et du Joe Dassin, il faut se rendre à l’évidence : le rockeur (le vrai, celui avec le tatouage « maman » sur le bras) finit invariablement par s’adoucir. Idem pour Kent, ex-front-man de Starshooter qui, arborant la vieillesse rassurante d’un Robert Redford, en vient naturellement à l’introspection. Voix grave pour interprétation idéale, l’ancien punk est irréprochable en artisan de l’émotion brute sur « Ellis Island » ou « Passion Killer», mêlant jusqu’au flow Renaud Séchan et les pianisteries d’un Berger sur « Jeune Con », ode satirique à l’entre-deux âges. Qu’on se le dise, ce mondialisme hystérique a parfois du bon lorsqu’un rockeur français (sous la houlette d’un rosbif) pose ses mots sur le piano d’un berlinois, élevant la spontanéité au rang du beau.

Dimitri Walas

 

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