BLUR : Live at Wembley Stadium

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(Parlophone)

Hormis « St Charles Square » et « The Narcissist » deux titres issus du dernier album « The Ballad Of Daren » (2023), ce nouveau live rend hommage aux années de jeunesse du quatuor. La gigantesque arène  a accueilli plus de 150.000 spectateurs sur deux soirs pour  célébrer le retour en grâce de Damon Albarn, Graham Coxon, Alex James et Dave Rowntree.  Et vu l’ambiance qui règne dans l’immense arène à ciel ouvert, on comprend vite que ces divinités du rock britannique jouent ici en terrain conquis. D’entrée « There’s No Other Way » et le foutraque et tonitruant « Popscene » affichent une belle puissance de frappe avec cette tournerie basse batterie implacable que l’on retrouve tout au long du set. Idem pour ce « Tracy Jacks » titre endiablé doté d’une redoutable rythmique basse batterie rock implacable ou ce « Trimm Trabb » ballade qui monte en puissance sur un échafaudage branque et sauvage. « Beetlebum » développe sa légendaire tournerie rythmique entêtante avec cette voix de tête qui apporte ce côté romantique, porté par ce riff de guitare aussi hypnotique que vrombissant. Et puis il y a  l’incontournable «  Stereotypes » , titre envoûtant à la mélodie si singulière, structuré par des spirales de guitares qui dévissent, un titre chargé d’adrénaline porté par une voix à vous coller des frissons. La liste inclut tous les hits « Girls And Boys », le nirvanesque « Song 2 »rehaussé par les « Woohoo » du public, l’inoxydable « Coffee & TV », le saccadé « Parklife » ou « Country House » livré ici dans une version  branque et sauvage.

Outre les classiques, la ballade hypnotique « Tender », les oeuvres  psychédéliques « This Is a Low » et « Oily Water », et « Under the Westway », on trouve aussi des titres rarement joués sur scène  tels « Sunday Sunday » et « Lot 105 » qui n’avait plus été joué en live (depuis 1994 !), « Bank Holiday » (depuis 1997 !) et « Villa Rosie » qui est lui donné pour la première fois live. De belles surprises qui ont assurément fait la joie des fans. Tout au long des 26 titres, le quatuor nous offre une plongée dans l’effervescence d’une britpop séduisante et raffinée. Les notes glissent et s’enfoncent vers les territoires d’une longue rêverie avec une certaine saveur rétro romantique et dérapent vite en improvisations folles des guitares pour finir en feu d’artifice sonore. Ce live est un beau document sonore, autant pour son incroyable setlist que pour son énergie communicative et l’émotion qu’il dégage. En bonus, on trouve quatre titres enregistrés dans lors de concerts précédents : « Trouble in the Messag »e Centre à Colchester, « Young & Lovely » à l’Eastbourne Winter Garden, « Intermission » au Wolverhampton Civic Hall » et « Bank Holiday » à Newcastle. Trente ans trois après les débuts, Blur continue de faire partie de ces alchimistes sonores qui nous ensorcellent, nous emmènent toujours plus loin, vers des contrées musicales aux paysages fantasmagoriques à l’image de ce magistral « To The End ».  Une musique puissante et vibrante ouverte sur le monde. Du grand art, à écouter et réécouter sans modération.

Jean-Christophe Mary

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