Sorti en août 1971
Si les Beatles ont changé la face du monde à grand renfort d’harmonies alors que les Stones faisaient du riff trébuchant ,le must have du groupe à stade, les Who ont également leur part du gâteau dans l’Histoire du rock, et pas des moindres. Citons en vrac les prémisses des mouvements punks et hard-rockeux, le massacre méthodique des instruments en fin de concert, le volume poussé à des degrés assourdissants, l’utilisation des premiers synthétiseurs, le concept d’opéra-rock, les moulinets guitaristiques et le jeu défoncé à coup de somnifères pour chevaux. Pour faire court, les londoniens sont à la fois les maîtres à penser de Joe Jordisson, de Flea, des Sex Pistols, de Muse, de Pink Floyd, de la techno, d’Amy Winehouse et de Casimir (rayez la mention inutile). Tout ça à la fois, oui môsieur !
En 1969, le grandiose (mais bourratif) « Tommy » place la bande à Townshend en orbite. Un peu trop haut, sans doute, pour le guitariste qui peine à lui trouver un successeur et s’égare dans les limbes de l’incompréhensible « Lifehouse », dont les plus belles chutes feront pourtant de « Who’s Next » la référence majeure du quatuor. Avec son binôme de giga-tubes stéroïdés (« Baba O’Riley » et « Won’t Get Fooled Again ») sur lesquels la ménagère se trémousse dès 20h50 (et oui, le générique des « Experts » !) et le superbe exercice d’introspection sur « Behind Blue Eyes », l’album de 1971 a tout d’un grand cru (excepté l’anecdotique « My Wife » qui prouve, une fois encore, qu’il ne faut jamais laisser le bassiste proposer ses chansons). Mention toute particulière à « The Song Is Over », qui rend au crescendo toute ses lettres de noblesses, et le sémillant « Going Mobile » qui force un autre constat : Led Zepplin c’est bien, mais les Who sont tellement plus funs…